Le Phenom est un système d’imagerie d’un nouveau genre. Conçu par l’Américain FEI et commercialisé exclusivement en France par Fondis Electronic, cet appareil combine un microscope électronique et un microscope optique dans le même équipement. Il n’exige pas pour autant d’expertise particulière pour l’utiliser.
Par son design soigné, le Phenom ne passera certainement pas inaperçu sur une paillasse de laboratoire. Pourtant, ce n’est pas l’élégance de ses lignes qui en font un instrument remarquable. « Il repose sur un concept unique. C’est le premier appareil au monde à coupler la microscopie optique et électronique », assure Joël Le Chevalier, directeur général de Fondis Electronic, qui le commercialise en France. Son constructeur, FEI (ex Philips Microscopie) a réuni dans le même équipement deux technologies d’analyse jusqu’alors proposées par des microscopes distincts.
Quel est l’intérêt d’un tel mariage ? La technologie optique, exploitant une caméra CCD couleur, fournit une image globale de l’échantillon pour repérer ensuite la zone observée à plus fort grossissement. La combinaison de l’optique et de l’électronique délivre une plage de grossissement de l’ordre de 20x à 20 000x. Concrètement, l’opérateur dispose en haut à droite de l’écran d’une image de l’échantillon saisie par le microscope optique. En dessous de celle-ci est proposée une image obtenue par microscopie électronique à bas grandissement et à leur gauche, occupant les deux tiers de l’écran se trouve une image électronique à fort grandissement. « Grâce à l’image optique, l’opérateur repère plus facilement les zones de son échantillon dont il souhaite une image d’un grossissement supérieur obtenue par le microscope électronique », indique Gilles Muller, chef Produit chez Fondis Electronic. En maniant son stylet sur les différentes fenêtres de l’écran tactile, l’opérateur explore son échantillon dans toutes les directions. Outre son stylet, l’opérateur dispose d’une molette rotative avec laquelle il focalise et ajuste notamment le contraste et le grossissement. Les images sont sauvegardées en trois formats (jpg, tif et bmp) et en plusieurs résolutions (456 x 456 à 2 048 x 2 048) sur une clé USB ou exportées par le réseau Ethernet. Si l’exploration de l’échantillon par l’image devient un jeu d’enfant, le mode opératoire préalable à l’obtention de telles images ne l’est pas moins. Il suffit de placer l’échantillon dans le porte-échantillon, d’insérer celui-ci dans le support prévu en face avant et de fermer le capot. Ensuite, c’est le Phenom qui se charge de tout. Après un court séjour dans la zone d’analyse optique, l’échantillon est conduit automatiquement dans la chambre à vide du microscope électronique. « Moins d’une minute suffit à l’obtention des résultats. Avec d’autres technologies de microscopie électronique, il faut attendre plusieurs minutes à plusieurs dizaines de minutes pour obtenir une image », observe Gilles Muller. On le voit, la prise en main du Phenom semble être à la portée de tous. FEI souhaite également rendre son appareil accessible par son coût attractif. « Il faut compter entre 100 et 150 k€ pour disposer d’un microscope électronique d’entrée de gamme. A 75 000 €, le Phenom donne accès à la microscopie électronique à ceux qui ne pouvaient se l’offrir sans pour autant disposer de personnel ayant des compétences à l’utilisation de telles machines », avance Joël Le Chevalier. Cela reste toutefois une somme très importante. Mais Fondis Electronic propose une formule d’utilisation originale : une location de 99 € par jour.