Le fabricant Fluke Networks introduit un module “réflectomètre” pour son testeur portable DTX : ce testeur destiné aux liaisons filaires devient ainsi capable de localiser les défauts ou les points faibles sur un ensemble de liaisons optiques.
Les installateurs de réseaux à base de paires torsadées cuivre utilisent déjà couramment des testeurs portables, qui leur permettent d'effectuer sur site différents essais de certifications, ceci avec une grande fiabilité et un faible encombrement. Cependant, ces testeurs mobiles ne sont pas encore adaptés à la certification avancée des “backbones” (colonnes vertébrales de réseaux, en fibre optique et à haut débit), et ces opérations sont le plus souvent confiées à des professionnels de la fibre optique. La difficulté provient essentiellement de l'analyse réflectométrique, car celle-ci se fait surtout avec des outils spécifiques et des spécialistes de ce type de mesures. Fluke Networks lance donc sur le marché le premier module de réflectométrie, compatible avec le DTX, le produit phare du constructeur pour le test de câblage sur site. Les installateurs seront ainsi capables d'effectuer par eux-mêmes des certifications de réseaux quel que soit le média utilisé, cuivre ou fibre optique.
La réflectométrie permet d'obtenir le détail des pertes d'un réseau, brin par brin et connecteur par connecteur. Elle consiste à envoyer de la lumière sur la fibre, mais ici on mesure ce qui est renvoyé par les connecteurs ou les épissures. En effet, comme deux brins ne peuvent jamais être parfaitement alignés, il y a toujours une infime partie d'un brin qui réfléchit la lumière au lieu de la laisser “continuer son chemin”. En fonction du temps que mettent ces petites quantités de lumière à revenir à leur source, on peut connaître à quelle distance se trouvent les raccords. Et on peut donc identifier le ou les raccords qui posent des problèmes, et qui ont une influence négative sur la bande passante du réseau global. La visualisation se fait sous la forme d'une courbe, qui s'atténue plus ou moins doucement à mesure que l'on parcourt la fibre, et qui effectue un “saut” à chaque raccordement. Si la perte de signal engendrée par ce “saut” est supérieure à un seuil défini par la norme, alors non seulement la connexion est considérée comme mauvaise, mais surtout elle est dangereuse pour l'intégrité du réseau.
« Les tests réflectométriques sont nécessaires pour l'obtention d'une certification de niveau 2 (“avancée”), précise Grégoire Hénin, directeur des réseaux de distribution Fluke Networks. Cela explique qu'ils soient exigés dans 80 % environ des installations ». Avec la sortie de ce module de réflectométrie OTDR (réflectométrie optique avec indication temporelle), un installateur de réseaux sera désormais capable de couvrir à lui seul tout l'éventail des tests cuivre et fibre à l'aide d'un seul appareil (et de modules supplémentaires).