Tektronix veut devenir un acteur sérieux en analyse spectrale. Après avoir lancé des appareils de table, il propose aujourd’hui les instruments portables H600 et SA2600 pour un emploi sur le terrain. Point commun de l’ensemble de la gamme, la technologie d’affichage DPX.
Impossible de l’ignorer. La communication sans fil s’impose partout. Les appareils communicants par radiofréquences exigent des outils de tests adéquats pour leur conception, leur production mais également pour l’installation et la maintenance des infrastructures dans lesquels ils opèrent. Il existe donc une forte demande en instrumentation radiofréquences. Comme le confirme l’étude du marché français du Simtec qui note qu’entre 2006 et 2007 le marché de l’instrumentation radiofréquences (fréquence inférieure à 3 GHz) a baissé de 17,7 % alors que celui des hyperfréquences (fréquence supérieure à 3 GHz) a grimpé de 7,6 %. C’est justement au-dessus de cette bande de fréquences que Tektronix construit sa gamme d’analyseurs de spectre. Le numéro mondial de l’oscilloscopie s’intéresse depuis quelques années à ce type d’instruments. Après avoir lancé la famille d’appareils de moyenne gamme RSA3000, il est monté en gamme en la complétant par la série RSA6000. Ces deux familles couvrent des bandes de fréquence s’étendant à 8 GHz et 14 GHz.
L’entreprise américaine ne compte pas laisser ses concurrents se partager le marché de l’instrumentation de terrain indispensable à la mise au point et à la maintenance des infrastructures des réseaux de radiocommunication. Il ajoute à ses appareils de table des analyseurs de spectre portables : les modèles H600 et SA2600. Le modèle H600 a été annoncé en février dernier. Mais ses fonctionnalités d’analyse sont désormais renforcées par la technologie d’affichage DPX qui est également intégrée au SA2600 dès son lancement. Le DPX équipe donc dorénavant tous les analyseurs de spectre de Tektronix. Une fonction commune mais qui présente plus ou moins de performances selon la plate-forme qui la reçoit.
L’utilité du DPX
Mais à quoi sert le DPX ? A visualiser le spectre d’un signal parasite ou fugitif. En mode d’analyse spectral classique, ce dernier ne serait pas affiché à l’écran sauf si, par chance, le parasite apparaît au moment où l’acquisition du signal est réalisée. Si l’on n’a pas cette chance, certains événements peuvent être ratés ou, pour les saisir, il faudra réaliser de nombreuses mesures.
Comment fonctionne le DPX ? Tout d’abord, il faut préciser que le mode d’acquisition DPX est activé ou désactivé au gré de l’utilisateur en pressant sur un bouton spécifique en face avant de l’appareil. Une fois activé, le signal analogique à analyser est traité par un étage de conversion analogique/numérique radiofréquence. Une transformée de Fourier discrète est ensuite appliquée au signal numérisé. Le spectre résultant de la transformée de Fourier est stocké dans une mémoire tampon avant d’être affiché à l’écran. Les spectres ainsi obtenus se superposent avec persistance à l’écran. La persistance de l’affichage autorise donc la visualisation du spectre d’un signal fugitif. La couleur du spectre du signal renseigne de l’occurrence des signaux. La gradation de couleur, qui va du bleu au rouge, autorise donc la détection les signaux transitoires.
La capacité de traitement DPX varie selon les modèles. Avec 48 800 mesures par seconde, celle du RSA6100A est de loin la plus performante. Les derniers nés assurent 10 000 mesures par seconde pour le H600 et 2 500 mesures par seconde pour le SA2600. « Ce qui permet d’assurer une probabilité d’interception de 100 % des signaux transitoires d’une durée de 500 µs pour le SA2600 et de 125 µs pour le H600 », affirme Winfried Schultz de Tektronix.
Outre leur capacité d’analyse spectrale sur une gamme de fréquence de 10 kHz à 6,2 GHz, ces appareils portables proposent des fonctionnalités de navigation GPS. Pratique pour des campagnes de mesures sur le terrain. L’appareil affiche sur son écran tactile de 10,4 pouces la carte du lieu ou le plan des locaux où doivent être effectuées les mesures ou la recherche d’interférences. Les niveaux et le spectre des signaux relevé sont ensuite enregistrés, associés à leurs coordonnées géographiques et représentés par des icônes spécifiques sur la carte.