Être prévenu juste avant… avant que les tuyaux entartrés ne se bouchent, que l'appareillage industriel encrassé ne diminue sévèrement ses performances, que des microorganismes colonisent les réseaux d'eau… C’est tout l’intérêt des minuscules capteurs mis au point au Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et Procédés à Toulouse (laboratoire mixte INSA de Toulouse-INRA-CNRS).
Lorsque les usines fabriquent des crèmes dessert, les opérateurs doivent arrêter le procédé environ toutes les quatre heures pour nettoyer les échangeurs de chaleur et les conduites. A l'échelle mondiale, le surcoût de cet encrassement, tous procédés confondus (pas uniquement les crèmes desserts !), est estimé, selon l'Inra, à 65 millions d'euros par an, auxquels il faut ajouter 165 millions d'euros pour le nettoyage des installations. Evaluer précisément, à la minute près, le moment où l’interruption doit avoir lieu est donc a prioiri une source d’économie : économie de temps, de matière première, d’eau et d’énergie. « C’est ce qui nous a incité à développer des capteurs d’encrassement efficaces », explique Luc Fillaudeau chercheur à l’INRA.
Ces capteurs sont placés à l’intérieur des équipements, aux endroits stratégiques. Périodiquement chauffés de manière imperceptible, la mesure de la température à leur surface permet d’évaluer le degré d'encrassement. « Plus le dépôt est important, moins la chaleur générée par le capteur peut se diffuser dans le liquide », schématise l'inventeur. A l’origine de la taille d’une allumette, ses capteurs doivent encore rétrécir dans les futures versions. Grâce aux technologies microsystèmes, ils ne deviendront alors guère plus épais que "deux à trois cheveux".
Le développement des ces capteurs (brevet INRA) se fait en partenariat avec la société Néosens, une PME toulousaine. « La preuve de leur efficacité et de leur robustesse dans des environnements semi-industriels est acquise ; désormais, l'implantation sur sites industriels est la priorité de notre partenariat avec Néosens », affirme M. Fillaudeau. Les applications potentielles sont nombreuses, dans l’agro-alimentaire, mais également en pétrochimie et dans l’industrie papetière par exemple, et globalement dans l’ensemble des industries de procédé.
La société Néosens a reçu pour ce produit, le premier prix (PME-PMI) du concours innovation Midi-Pyrénées 2006.
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