L’École polytechnique, en tant que mandataire de l’IFSTTAR et du CNRS, et la SATT Paris-Saclay ont signé le 24 avril dernier une convention de maturation dans le cadre du projet MICAd’O. Dans le cadre de cette convention, la SATT Paris-Saclay a accordé un financement d’un montant de 537 000 euros sur une durée de 18 mois.
Issu des travaux de recherche menés par l’équipe de recherche commune Nacre (Nanotechnologies pour des cités respectueuses de l’environnement ; CNRS, Ecole polytechnique, IFSTTAR et Mines ParisTech) au sein du projet européen Proteus, le projet MICAd’O a pour objectif de développer une technologie de nanocapteurs multi-paramètres et économique pour l’analyse de l’eau potable.
« Pour parvenir à différencier finement les nombreuses espèces chimiques présentes dans l’eau, on utilise en général une somme de capteurs chimiques mono-paramètres, ce qui pose de nombreux problèmes d’intégration », constate Bérengère Lebental (voir photographie), chercheuse de l’IFSTTAR au sein de l’équipe Nacre et co-responsable scientifique du projet. Autre inconvénient, le prix des capteurs aujourd’hui disponibles sur le marché avoisine souvent les 10 000 euros l’unité.
« Nous avons pour ambition la fabrication de capteurs multi-paramètres pour l’analyse de l’eau, dont le coût pourrait être divisé par 10. La technologie que nous développons exploite une forte synergie entre des nanotubes de carbone et des molécules dédiées élaborées dans notre laboratoire », explique Gaël Zucchi, chercheur CNRS au sein de l’équipe Nacre et co-responsable scientifique du projet.
L’un des autres atouts du projet est également la variété d’applications envisageables, grâce à la versatilité de la technologie développée et brevetée en avril 2017. « Si nous nous sommes concentrés, à l’origine, sur la détection de quelques paramètres (chlorures, nitrates et métaux lourds), nous envisageons désormais d’élargir la palette de polluants détectables et ainsi de pouvoir, à terme, répondre plus spécifiquement aux besoins du marché », conclut Gaël Zucchi. La création d’une start-up, dont l’équipe est actuellement en cours de constitution par les porteurs scientifiques du projet, est par ailleurs envisagée.