Le groupe suédois IFS, éditeur de logiciels de gestion de fabrication de biens et de maintenance d’actifs, propose une analyse comparative des résultats issus des secteurs du pétrole et du gaz, suite à son enquête Digital Change Survey sur la maturité du monde industriel en matière de transformation numérique. Il en ressort que seulement 19 % des entreprises de ces secteurs se considèrent comme avancées dans cette transformation, loin derrière l’aéronautique (44 %), la construction (39 %) ou les industries de process (29 %). Un constat que Colin Beaney, directeur Global Industry for Energy & Utilities chez IFS, tient à compléter: « Si l’étude souligne que de nombreuses entreprises des secteurs du pétrole et du gaz sont encore aux premiers stades de cette grande transition, elle montre également qu’elles ont conscience de l’importance de la digitalisation et de l’exploitation des données ».
IFS a ainsi identifié plusieurs axes que les industriels du pétrole et du gaz envisagent de suivre pour leur transformation numérique, constituant autant d’opportunités de développement. Tout d’abord, l’amélioration de l’efficacité des processus internes se révèle être la principale motivation, loin devant la pression de la concurrence ou les gains de productivité. Cette première étape est considérée comme un préalable essentiel avant le lancement de projets à plus grande échelle. En second lieu, les technologies dans lesquelles il faut investir en priorité ciblent le Big Data et l’analyse de données, l’Internet des objets, ainsi que les ERP (Enterprise Resource Planning). A cela s’ajoute le défi de recruter de nouveaux talents dans ces domaines, sachant qu’un tiers des entreprises des secteurs étudiés déclarent ne pas être prêtes à faire face à ce déficit de compétences.
L’étude révèle par ailleurs certaines différences entre les régions du monde. Ce sont ainsi 76 % des répondants d’Amérique du Nord et 70 % de ceux de la zone Asie-Pacifique (APAC) qui affirment avoir la volonté d’exploiter des technologies intelligentes mais manquent de compétences et de ressources. Ce pourcentage n’atteint que 42 % en Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA). D’autre part, « le financement et le manque de retour sur investissement pour des technologies non éprouvées » sont les principaux freins relevés en Amérique du Nord. En zone APAC, les obstacles cités concernent surtout « l’absence de processus standard et de formation ». Tandis que les entreprises de l’EMEA montrent quant à elles « une réticence au changement » et s’inquiètent « des menaces de cybersécurité ».