C omment paye-t-on l'accès aux plateformes IIoT ? Tout d'abord, « l'architecture de collecte de données passe par un investissement dans le matériel, comme les capteurs communicants ou les PC industriels et serveurs », rappelle Éric Lefèvre, responsable marketing Industrie digitale chez Schneider Electric. Ensuite, chaque écosystème a sa propre formule. « Nous avons trois modèles possibles pour Plantweb, décrit Jérôme Desmoulieres, responsable commercial Transformation numérique et marketing chez Emerson Automation Solutions. Il est possible de l'acheter, donc de réa liser un investissement de type Capex. Un autre modèle consiste à payer un abonnement : cela se fait couramment dans d'autres pays, mais encore peu en France. Enfin, un modèle hybride est également possible, où l'infrastructure est achetée par l'industriel, qui peut avoir recours à certains services sous forme d'abonnement. »
D'autres plateformes proposent elles aussi plusieurs modes de paiement différents : Predix, par exemple, peut être achetée à l'unité à la manière d'un logiciel traditionnel. « Mais la version en cloud dépend de la consommation que l'on en fait », explique Kevin Faulkner, responsable marketing de la plateforme Predix chez GE Digital. Cela peut être comptabilisé de différentes façons : les grands opérateurs de services cloud comme Amazon ou Microsoft le font en fonction du volume de stockage, et des heures de calcul : il n'est pas toujours simple d'y voir clair. « Nous avons simplifié les choses : pour inciter les utilisateurs à utiliser un maximum de fonctionnalités, nous facturons nos services en fonction du volume de données envoyé », indique Kevin Faulkner.
EcoStruxure permet aussi l'achat d'une licence permanente, éventuellement assortie d'une souscription annuelle pour bénéficier d'une mise à jour. « Les logiciels peuvent aussi être tarifés à l'usage, ou via des contrats de service », précise Éric Lefèvre (Schneider Electric). En version cloud, le prix dépend de la quantité de données transmises.
Pour Thingworx, il n'existe pas de licence permanente. PTC propose un abonnement annuel ou multi-annuel, incluant le support technique. La tarification est faite en fonction du nombre d'utilisateurs. « Cela permet un prix très progressif, et un retour sur investissement très facile à identifier », justifie Jérôme Banuls, responsable des ventes IoT chez PTC. Avec MindSphere, « le client achète un abonnement pour un espace dédié, qu'il va administrer comme il le ferait sur un service cloud classique, détaille Cédric Moreau, chargé d'affaire chez Siemens. Différents critères permettent d'évaluer les ressources dont le client a besoin, comme la capacité de stockage, le nombre d'utilisateurs ou de connexions. Il est possible de commencer petit, et d'étendre l'abonnement au fil du temps. » De multiples options sont donc proposées aux entreprises. En fonction de
sa stratégie, chacune pourra trouver un mode d'utilisation et de facturation adapté.