L a R&D francilienne en contrôle non destructif vient de se doter d'une nouvelle plateforme technologique. Comme son aînée Gerim1, lancée en 2005, Gerim2 est le fruit d'une collaboration entre l'Institut CEA-List et Digiteo (le pôle STIC ^[1] de l'Universtié Paris-Saclay). Elle a pour vocation de rassembler les compétences de laboratoires de recherche et d'acteurs industriels dans un lieu d'échanges commun, situé sur le campus Paris-Saclay. Avec un coût d'équipement de l'ordre de 2 millions d'euros, la nouvelle plate-forme est unique en Europe. « Sa spécificité réside dans le nombre d'équipements qui vont être progressivement installés, mais aussi dans la diversité des techniques qu'elle permettra d'étudier » , indique Clarisse Poidevin, responsable du Département imagerie et simulation pour le contrôle (DISC) au CEA-List. Les différents partenaires du projet ont ainsi identifié plusieurs axes de R&D dans des technologies à fort potentiel.

Parmi ces leviers de développement : les techniques de contrôle par ultrasons sans contact, les méthodes d'imagerie électromagnétique (en particulier les nouveaux capteurs de résolution et sensibilité élevées), la tomographie à rayons X robotisée, ou encore les outils logiciels de simulation. Grâce à Gerim2, les acteurs impliqués souhaitent favoriser le développement de techniques de CND innovantes, mais aussi activer leur transfert vers l'industrie. « Les nouvelles technologies ont toujours du mal à s'imposer dans le milieu industriel. C'est le cas en particulier dans le domaine du contrôle non destructif,où l'emploi de méthodes innovantes se trouve confronté à plusieurs obstacles liés à la réglementation,ou encore à la nécessité de disposer de personnel qualifié » , souligne Clarisse Poidevin.

La plate-forme Gerim2 vient compléter les technologies offertes par son aînée Gerim1, dont le contrôle par traducteurs multiéléments est l'une des spécialités.

Chercheurs et industriels

Le projet, lancé au printemps 2012, est financé par la région Ile-de-France et Digiteo (qui regroupe à lui seul 12 établissements dans le domaine scientifique et technologique). Piloté par l'Institut CEA-List, il implique à la fois des centres de recherche (ENS Cachan, Paris XI, CNRS, Supélec, Inria) et des industriels utilisateurs (Areva, Cetim, Dassault Aviation, EADS IW, EDF, Extende, Snecma, Technip). Les différents partenaires pourront librement utiliser les équipements de la plateforme pour leurs propres besoins: les acteurs académiques pour valider les travaux en cours et réaliser de nouveaux développements ; les industriels pour effectuer des études de faisabilité, ou évaluer l'apport des différentes technologies dans leurs domaines d'activité. De nombreuses pistes de développement sont également envisagées pour la suite, en particulier dans l'instrumentation, et l'apport de la simulation numérique.

Le projet devrait se dérouler sur trois ans, le temps nécessaire pour installer et mettre à disposition des utilisateurs les différents équipements de la plateforme. Il n'est pas question cependant de remplacer Gerim1. Cette dernière, consacrée essentiellement aux systèmes de mesure multiéléments (par ultrasons ou courants de Foucault), propose en effet une offre complémentaire. Les deux structures devraient donc coexister de manière parallèle sur le campus Paris-Saclay.

(1) STIC : Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication.