L 'actualité du groupe français spécialisé dans les essais, Emitech, est très dense ces derniers mois, entre l'annonce de l'ouverture d'un laboratoire à Toulouse, le rachat de Dirac Technology et la signature d'un accord de partenariat avec le Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat). Il est bien loin le temps où l'entreprise employait cinq personnes et occupait une partie d'un bâtiment d'une surface de 200 m 2 pour le laboratoire et de 80 m 2 pour les bureaux. « C'était il ya
vingt-six ans – la société a été créée le 1 er juillet 1989 – et nous sommes devenus l'un des cinq plus grands laboratoires d'essais européens », affirme non sans fierté Matthieu Cognet, Pdg d'Emitech.
Un investissement de 1e à Toulouse
Aujourd'hui, le groupe, toujours indépendant, prévoit de réaliser un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros en 2015 et emploie plus de 300 personnes réparties entre ses quatre filiales et ses 16 centres français. « Pour répondre à la proximité voulue par nos clients,nous sommes présents en Ile-de-France,àSochaux,en Rhône-Alpes, àMontpellier,dans le Grand Ouest et le Sud-Ouest », rappelle Jean-Marc Rogi, responsable marketing et communication chez Emitech. En ce qui concerne le Sud-Ouest, la société inaugurera le 26 juin prochain de nouvelles installations situées à proximité de l'aéroport deToulouse-Blagnac.
Depuis septembre 2012, il existait une antenne locale dédiée aux formations et au suivi commercial des prestations dans la région. « Nous nous sommes rendu compte que les 10 % du chiffre d'affaires du groupe réalisés dans la région étaient bien inférieurs au potentiel de la région.D'autant que l'offreconcur-rente locale est faible… », ajoute Jean-Marc Rogi. C'est ainsi qu'un laboratoire est en train d'être construit – le troisième bâti par le groupe français, mais le premier présentant de telles caractéristiques –, dans un bâtiment d'une superficie de 1700 m 2 et pour un investissement de plus de 1Me.Celaboratoire regroupera des compétences en essais de CEM et en essais climatiques et mécaniques. Le laboratoire de CEM sera doté, dès l'ouverture, de moyens pour le marquage CE (deux cages de Faraday, une cage à3mdehauteur conforme aux normes CISPR, une cage pour les essais conduits) et de moyens associés pour les normes CEM du marquage CE. Dans un deuxième temps, des capacités de tests seront apportées pour les essais RF et les cahiers des charges aéronautiques, automobiles. « Quant au laboratoire climatique et mécanique, les deux vibrateurs, dont un d'une capacité de 60 kN, et les quatre enceintes aux caractéristiques complémentaires (essais combinés avec les vibrations,VRT 20 °C/min, chaleur humide, brouillard salin) répondront aux exigences en aéronautique et automobile » , explique Stéphane Lassausse, directeur général adjoint d'Emitech. L'accréditation Cofrac est d'ores et déjà prévue pour l'automne 2015, et le site toulousain accueillera une dizaine de personnes d'ici à la fin de l'année.
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Une stratégie à l'exportation, aussi
“ Nous sommes devenus aujourd'hui l'un des cinq plus grands laboratoires d'essais européens. ” Matthieu Cognet, Pdg d'Emitech
« Comme les grands groupes recherchent à réduire le nombre d'interlocuteurs,notre stratégie est d'atteindre une certaine critique,d'où le fait de se porter acquéreur d'entreprises plus petites. Ce qui nous permet également d'étendre nos capacités d'essais et notre offre en prestations,vers de nouveaux métiers par exemple », indique Matthieu Cognet. Le groupe a d'ailleurs investi 2,9Me en 2014 et investira plus de 3,1Me en 2015… Le dernier exemple de croissance externe est le rachat de l'essonnien Dirac Technology, pour un montant non dévoilé. Créée en 2003 par Thierry Biolchini et située à Dourdan, la société (quatre personnes pour un chiffre d'affaires de 1,05Me en 2014) est notamment spécialisée dans les essais mécaniques et de vibrations de haute technicité pour les secteurs de l'aéronautique, du ferroviaire et de l'automobile. Enfin, Emitech s'intéresse d'une manière plus forte aux marchés internationaux, sachant que l'exportation représente 10 % du son chiffre d'affaires total et 8 % de ses clients. « Nous avons maintenant une démarche proactive sur 13 pays cibles proches de la France, grâce à la mise en place d'une équipe commerciale dédiée forte de deux ingénieurs et à notre savoir-faire. Nous n'avons toutefois pas la volonté de nous implanter hors de France », conclut Matthieu Cognet.