F aire venir l'expert et l'instrument de mesure à l'échantillon, et non l'inverse, voilà le concept du Mobilab, que le Cetim-Cermat a inauguré en avril dernier. « L'idée est née de deux observations : d'une part, le besoin de se rendre chez les industriels pour observer les phénomènes de défaillance sur place. D'autre part, la tendance à la miniaturisation des moyens d'analyse, que l'on peut désormais déplacer facilement sur site » , explique Olivier Rougnon-Glasson,direc-teur général du centre technique alsacien. Pour l'industriel, les bénéfices sont multiples. Le plus immédiat est la rapidité de l'analyse. il n'est plus utile de démonter et transporter des pièces souvent lourdes et coûteuses, de vider des contenants ou purger des réseaux, ni même d'attendre une opération de maintenance pour arrêter l'installation: l'expertise s'effectue sur place, à l'aide des instruments de mesure embarqués dans le laboratoire mobile. Résultat, une réactivité et une efficacité accrues. L'analyse fournit très rapidement des indications précises sur l'état de dégradation des moyens de production ou des produits. Les industriels peuvent ainsi sécuriser au plus vite leurs installations, et limiter le coût lié aux défaillances.
Une large palette d'instruments
Grâce au Mobilab, le diagnostic réalisé est aussi plus pertinent. L'intégrité des équipements étant préservée, l'expert a plus de chances de recueillir sur place un maximum d'indices afin de réaliser une étude plus fine. Dernier intérêt, « la possibilité pour les industriels d'optimiser leur maintenance. Au lieu de remplacer systématiquement des pièces qui ne le nécessitent pas forcément, ils pourront prolonger leur durée de vie et les changer uniquement si besoin est » , indique Olivier Rougnon-Glasson. Du côté du Cetim-Cermat, l'intérêt est également scientifique. Le fait de réaliser une étude et une observation sur le terrain offre aux experts la possibilité de progresser dans la compréhension des phénomènes qui entrent en jeu, et dans les modes de défaillance de certaines structures.Pour réaliser leur expertise, ils ont à leur disposition de nombreux équipements d'analyse miniaturisés : thermographie infrarouge, contrôle par ultrasons multiéléments, analyses chimiques par spectrométrie d'émission optique et fluorescence X, ultrasons TOFD, endoscopie, dynamométrie, mesures vibratoires, etc. Ces moyens sont complémentaires à l'offre que propose déjà le Cetim-Cermat dans ses locaux. L'analyse en laboratoire n'est pas abandonnée, mais elle sera remplacée, dès que l'application le permet, par le Mobilab. « Ce concept de laboratoire mobile existe probablement ailleurs, ajoute Olivier Rougnon-Glasson. Mais notre offre se distingue aussi par la compétence et l'expérience acquises par nos équipes depuis plus de 30 ans dans les matériaux et l'analyse des défaillances » . Les ingénieurs et techniciens intervenant avec le Mobilab sont certifiés Cofrend en ultrasons, ressuage et magnétoscopie. Par ailleurs, le centre technique est agréé par l'uTO (organisme de qualification lié à EDF) pour intervenir sur les sites nucléaires dans le cadre d'expertises d'installations.
Parallèlement à l'étude réalisée sur site, le Mobilab propose également un service de formation intra-entreprises dans le domaine du contrôle non destructif. Les industriels peuvent ainsi se familiariser avec des technologies récentes,et les utiliser pour détecter des défauts sur des pièces témoin. Le laboratoire mobile embarque à cet effet plusieurs échantillons avec des défauts types.
Le Mobilab s'adresse à tous les secteurs industriels (énergie, chimie, pharmacie, mécanique, agroalimentaire…).Le périmètre couvert concerne essentiellement l'Est de la France, mais le laboratoire peut également réaliser des missions relativement longues sur le reste du territoire.
