C ela fait déjà une dizaine d'années que le britannique Pickering Interfaces, le spécialiste de la commutation, a ouvert sa filiale française. La société a su se faire une place sur le marché du test électronique hexagonal, et tous les signaux sont au vert pour les années à venir. Avant d'aller plus loin, remontons dans le temps, non pas en 2006, mais à l'année 1988. « C'est en 1988 que Pickering Interfaces est né du développement du système de commutation GPIB 3U System 10 par Pickering Electronics. Cette société, lancée en 1968 par John Moore,est spécialisée dans la fourniture en OEM de relais Reed », rappelle Michael Crespin, directeur commercial de Pickering Interfaces France.
Pickering Interfaces a mis l'accent sur la fourniture de câbles standards et personnalisés, puis sur des logiciels (BIRST, eBIRST…).
En 1997 et en 1998, Pickering Interfaces intro-duit ses premiers produits de commutation, respectivement au format VXI et PXI. Trois ans plus tard, la société développe des cartes au format PCI, et en 2005, ce sont les premiers produits au format LXI qui viennent compléter une offre devenue désormais la plus importante proposée par un fabricant sur le marché. « Nous maîtrisons (presque) toute la chaîne de conception et de fabrication de nos modules de commutation, en essayant de nous ouvrir au plus grand nombre d'environnements logiciels existant sur le marché », ajoute Michael Crespin. La société propose près de 1000 cartes de commutation différentes, et continue encore à lancer une vingtaine de références par an (pour tenter de contrer les problèmes de copie) –Pickering Interfaces investit de l'ordre de 15% de son chiffre d'affaires en R&D.
En 2006, c'est donc l'ouverture de la filiale française du fabricant britannique. « Il s'agissait d'une conjonction de différents événements : la société souhaitait améliorer sa présence en France – elle était jusque-là représentée par un distributeur –, et je venais de quitter National Instruments », poursuit Michael Crespin. Et le choix des dirigeants de Pickering Interfaces s'est révélé payant. La filiale a en effet multiplié o.fr. par huit Toute son reproduction chiffre d'affaires e sur une période de dix ans –après 2015, la société envisage de réaliser, cette année, une croissance à deux chiffres une deuxième année de suite –, sachant que le marché du test et de la mesure a plutôt été plat et la conjoncture économique a même été en recul sur cette décennie. « Nous avons en fait gagné des parts de marché sur nos concurrents. Pickering Interfaces est aujourd'hui reconnu sur le marché de la commutation », ajoute-t-il. Le fabricant emploie dans le monde environ 250 personnes interdite. pour un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros, ce qui place la société en troisième position derrière les américains National Instruments et Keysight Technologies. Les marchés cibles pour Pickering Interfaces sont l'aéronautique et la Défense, l'automobile et le ferroviaire –ces trois secteurs représentent environ 70 % des ventes –, ainsi que les télécommunications, le médical, l'industrie, le pétrole et gaz… En 2007, la filiale française reprend même la gestion (plus ou moins complète) de plusieurs pays européens, tels que l'Espagne, Israël et l'Italie, ainsi que l'Algérie, le Maroc et laTunisie.
“ En dix ans,nous avons multiplié par huit le chiffre d'affaires,sachant que la conjoncture économique a été en recul sur cette décennie. ”
Michael Crespin, directeur commercial de Pickering Interfaces France
Des services dédiés aux câbles
« Il y a cinq, six ans,nous avons mis l'accent sur la fourniture de câbles standard et personnalisés, une activité qui affiche une très forte progression », indique Michael Crespin. Pickering Interfaces propose par ailleurs des logiciels tels que BIRST ( Built-In Relay Self-Test ) et eBIRST (outils respectivement gratuit et payant pour la vérification des systèmes de commutation du fabricant), ou encore tout récemment Cable Design Tool et Switch Path Manager. « Même si le paysage a changé ces dix dernières années,avec le regroupement des fabricants par exemple, nous ne voulons toutefois pas réellement nous diversifier, avec les risques inhérents à cette stratégie », conclut Michael Crespin.