L 'année 2012 fut encore à marquer d'une pierre blanche pour Endress+Hauser. Cela fait en effet la troisième année consécutive que le groupe suisse enregistre un chiffre d'affaires record après la crise économique de 2009 ( voir Mesures n° 837 et n° 848 ). Et ce dans un monde en pleine mutation. « Entre ces excellents résultats et le climat d'incertitude qui s'est fait sentir tout au long de l'année,nous avons eu de la chance et su tirer profit des opportunités qui se sont présentées » , explique Urs Endress, président d'Endress+Hauser France.
Endress+Hauser France, représentée ici par Urs Endress (à gauche), son président, et Philippe Genevé, son directeur des services (au centre), est la première entreprise dans son domaine d'activité à avoir reçu la labellisation EFQM C2E (Engagement vers l'excellence) des mains de Pierre Agullo, président du Comité d'orientation stratégique de l'EFQM.
Le groupe a clos son exercice fiscal 2012 sur une progression de 11,1% de son chiffre d'affaires, à 1,7 milliard d'euros (la barre des 2 milliards est même dépassée en franc suisse), soit 5 points de plus que la croissance générale du marché, selon le ZVEI. Cette progression à deux chiffres fait suite aux croissances de 19,8 et 16,1% les deux années précédentes. Quant aux résultats après impôts, ils affichent eux aussi un niveau record, avec 183 millions d'euros (Me) contre 177Me un an plus tôt (+3,1%).
Si toutes les zones géographiques affichent un chiffre d'affaires en hausse, la progression n'est pas la même partout: l'Amérique arrive en tête avec +27,3%, à 359Me, suivie par l'Afrique et le Proche-Orient avec + 22,8 % (70 Me) et la zone d'Asie/Pacifique avec + 15,6 % (408 Me), l'Europe fermant la marche avec +2,9% (857Me). Et la France? « Nous avons tout juste atteint l'objectif prévu pour 2012, grâce notamment aux marchés de l'eau,de l'agroalimentaire et aussi de la pharmaceutique/ chimie », indique Urs Endress.
Des secteurs porteurs comme l'énergie
Si l'on s'intéresse à la répartition par secteurs de marché, les taux de croissance les plus élevés au niveau du groupe sont dans l'industrie du pétrole et du gaz, des centrales électriques et de l'énergie, suivis des industries chimique (la chimie verte) et agroalimentaire, des sciences de la vie ainsi que du traitement de l'eau et des eaux usées. « Les biogaz et les unités de méthanisation devenant une réalité, il existe désormais des investissements en France. Un mix énergétique est en train de se mettre en place. Sans compter la réduction des coûts énergétiques dans l'industrie », constate Patrick Hell, directeur marketing d'Endress+ Hauser France.
A l'image de ce qui est fait dans les biotechnologies (la santé et le végétal), le groupe suisse a engagé plus de 110Me en 2012 pour la R&D, un budget en hausse de 4,6% par rapport à l'année précédente (soit 6,7% du chiffre d'affaires). Il a également investi 127 Me (un record), en grande partie dans le développement de ses capacités de fabrication à Maulburg et Gerlingen en Allemagne, à Greenwood aux Etats-Unis, à Itatiba au Brésil. Et n'oublions pas l'ouverture de sociétés commerciales en Arabie Saoudite et en Algérie, d'une agence àAbu-Dhabi (Emirats Arabes Unis), d'un Sales Center en Indonésie. Les moyens financiers d'Endress+Hauser lui ont par ailleurs permis d'entrer sur le marché de l'analyse des gaz via l'acquisition de l'américain SpectraSensors, un spin-off du Jet Propulsion Laboratory (JPL) spécialisé dans les systèmes à spectroscopie laser. Il s'est également renforcé sur le marché des logiciels de gestion d'étalonnage via une prise de participation de la société irlandaise CompuCal Calibration Solutions.
Et les ambitions du groupe suisse ne s'arrêtent pas là pour 2013… « Si le début d'année a été difficile et s'est caractérisé par un développement irrégulier (forte croissance en Chine, développement plus lent en Amérique du Nord), nos perspectives sont un chiffre d'affaires en progression 10,7 % en 2013 et d'au moins 6 % en 2015, des services qui devraient passer de 10 % du chiffre d'affaires global mondial à 12 % en 2015 », avance Urs Endress. Les investissements devraient atteindre un niveau record de 160Me, tandis que les dépenses en R&D et le nombre de postes créés seraient encore à la hausse.
Klaus Endress quittera son poste à la fin 2013
Afin de préparer sereinement l'avenir du groupe, la succession de Klaus Endress a été réglée l'année même où est célébré le 60 e anniversaire de l'entreprise familiale – elle a été créée le 1 er février 1953. C'est Matthias Altendorf, actuel directeur du centre de production de Maulburg depuis 2005 et membre de l' Executive Board depuis 2009 qui deviendra le nouveau CEO du groupe à partir du 1 er janvier 2014. « Il sera le premier CEO qui n'appartient pas à la famille, l'entreprise n'ayant eu que deux CEO en 60 ans, mon père et mon frère », précise Urs Endress. Klaus Endress entrera alors au Supervisory Board où il remplacera, en tant que président, Klaus Riemenschneider, ce dernier prenant sa retraite à la fin de cette année.