E ncet automne 2013, le Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat) vient de renouveler son conseil d'administration, en place depuis octobre 2010 et qui a vu l'arrivée de six nouvelles personnes. Frédéric Bruyère (groupe CIAT) a été confirmé à son poste de président, tout comme Claude Freyd (De Dietrich Thermique) à celui de vice-président.A cette occasion, il est intéressant de faire le bilan de la période écoulée. « Les années 2010-2013 ont été contrastées, parfois même contradictoires, à plus d'un titre pour le centre technique… mais elles ont été somme toute positives », résume Bernard Brandon, directeur général du Cetiat. Après deux bonnes années (2008 et 2009), pour le bâtiment notamment, la situation s'est quelque peu compliquée avec l'apparition de la crise économique et du contexte d'incertitude qui règne depuis.
Bernard Brandon, directeur général du Cetiat : « La période 2010-2013 qui s'achève a été contrastée, parfois même contradictoire, à plus d'un titre… mais elle a été somme toute positive. »
DRLe chiffre d'affaires du centre technique a alors régulièrement baissé au cours de ces trois années passant de 12 040 ke en 2010 – l'année du cinquantenaire du Cetiat– à 10935ke en 2012 (-9% pour les prestations et - 7% pour les ressources liées à la taxe fiscale affectée, soit un résultat négatif de 400 ke en 2012), même si le volume des formations avait augmenté de plus de 14 % en 2011. « Alors qu'un nouveau contrat de performances était formalisé pour la période 2012-2015, le financement des centres techniques industriels [CTI] , et donc leur pérennité, était remis en question. En décembre 2011, la loi instituait en effet un mécanisme de prélèvement opéré par l'Etat via un plafonnement de la taxe fiscale,l'excédent étant affecté au budget général », rappelle Frédéric Bruyère.
Une ouverture vers l'international
Cela n'a nullement empêché le Cetiat de maintenir ses objectifs en matière d'activités collectives et contractuelles, dans les investissements techniques et technologiques (plate-forme d'essais pour les équipements multifonctions et multiénergies, banc d'étalonnage en microdébitmétrie liquide), l'innovation et les partenariats (Institut national des pompes à chaleur [Inpac], Belenos, Eurovent Certita Certification, projets GRHYD et Plate-Form(E)3…), même s'il y a eu des réductions d'effectifs. «Autre axe de développement,l'ouverture à l'international a été initiée dès 2010. Ce défi s'est d'ores et déjà concrétisé deux ans plus tard avec la signature d'un contrat avec l'organisme turc de soutien aux PME Kosgeb. D'une durée de trois ans et d'un montant de 1,3 Me financé par l'Agence française de développement (AFD), ce programme a pour objectif de mettre en place une organisation et des actions en faveur de l'efficacité énergétique dans les PME turques », explique Bernard Brandon.
Frédéric Bruyère, réélu président du conseil d'administration du Cetiat : « S'il est encore difficile de dresser un bilan de l'année en cours, la reprise est bien là en 2013. »
DR« S'il est encore difficile de dresser un bilan de l'année en cours, la reprise est bien là et laisse espérer des prises de commandes en 2013 légèrement supérieures à celles de 2010.Nous avons d'ailleurs réembauché,mais la menace pesant sur le financement des activités collectives, la raison d'être des CTI, reste plus que jamais d'actualité. Et est-ce que cette reprise sera durable ? », s'interroge Frédéric Bruyère. Cet optimisme prudent s'appuie sur d'autres arguments. « L'Europe a demandé que les grandes régions européennes se spécialisent par domaine.La France, et en particulier la Région Rhône-Alpes, est en tête de liste dans les domaines aérauliques et thermiques », ajoute-t-il.
Par ailleurs, le contrat de performances 2012 du Cetiat met l'accent sur l'efficacité énergétique dans le bâtiment et les process industriels, sur la qualité des environnements intérieurs et sur l'évolution des équipements (évolution des fluides frigorigènes, nouveaux combustibles…). « Nous allons dans les années à venir élargir le périmètre d'action en termes de secteurs industriels,en accroissant l'activité liée à la qualité des environnements intérieurs (particules, polluants chimiques et bactériologiques) dans le secteur du bâtiment. Si nous sommes déjà largement sollicités pour intervenir sur les habitacles des moyens de transport et pour la maîtrise des ambiances dans les ateliers de production, le bâtiment reste peu impliqué dans ce domaine », constate Bernard Brandon.
En plus de l'augmentation des activités contractuelles (qui représentent plus de 65% de l'activité globale), « sans perdre son âme et en cohérence avec les besoins de la profession », et du développement de partenariats structurants avec des organismes nationaux et européens pour partager les risques, le Cetiat prévoit de modifier son organisation in-terne. « Il s'agit d'être moins sensible aux aléas du financement des activités collectives. Cette nouvelle organisation, qui devrait être en place au début de l'année prochaine, comportera une unité dédiée aux activités collectives et deux unités fondées sur les métiers (le laboratoire et les études) et réalisant les prestations contractuelles, avec une répartition de l'activité basée sur les domaines scientifiques. Nous mettrons également en place une structure dédiée aux relations avec la profession et les partenaires, qui assurera une mission de marketing stratégique » , conclut Bernard Brandon.