Entre les messages de soutien aux personnels soignants et ceux de rappel des bons gestes barrières pour se protéger du Covid-19, de nombreuses sociétés ont confirmé la continuité de leurs activités, et ce dans la mesure où leurs équipes sont désormais en télétravail. Dès le début du confinement, les premiers courriels rappelaient les coordonnées téléphoniques et électroniques pour joindre les services commerciaux. D'autres courriels réaffirmaient l'organisation des opérations de maintenance et de vérification, dans le respect des règles de distanciation.
Les jours suivants, ces courriels ont laissé la place à d'autres dans lesquels certains fabricants et organisations communiquaient sur les dons pour aider à combattre la pandémie, sur l'organisation de séminaires et autres événements en ligne, ou encore sur le risque accru de cyberattaques pour les personnels travaillant à domicile. Par exemple, le groupe allemand Siemens a donné accès à sa plateforme de fabrication additive aux professionnels de santé, aux concepteurs et aux fournisseurs de services d'impression 3D pour produire des composants destinés au secteur médical.
Quant à l'américain Keysight Technologies, il a lancé le programme Innovate Anywhere, qui regroupe des logiciels en essai pour une durée de 90 jours, l'apprentissage à distance et les tests de réseaux évolutifs en direct. « Le Covid-19 provoque des changements drastiques à travers le monde, dans nos communautés, nos maisons et nos lieux de travail. Nous voulons aider à donner un sentiment de normalité et permettre à nos clients de faire ce qu'ils font le mieux : innover, de n'importe où. Nous nous engageons ainsi à aider les clients à maintenir leur productivité en ingénierie, peu importe là où ils travaillent », a annoncé Marie Hattar, CMO de Keysight Technologies, dans un communiqué de presse en date du 31 mars dernier.
Avec le confinement imposé par le Covid-19, le télétravail est devenu la règle, temporaire en tout cas, dans toutes les entreprises, afin d'assurer la continuité des activités. Mais pour cela, les employés doivent disposer des bons outils.
PRODUIRE DES RESPIRATEURS CONFORMES
Du côté des français Akeoplus et Hellomoov' et de l'allemand Pharmaplan, les trois sociétés proposent de mettre dans tous les lieux qui en ont besoin le robot de décontamination Red. Initialement conçu pour les environnements industriels, ce robot peut immédiatement assurer la désinfection des établissements les plus exposés aux risques de contamination et de propagation, à l'instar des hôpitaux et des Ehpad, de l'industrie, du secteur de la logistique et de tout espace accueillant du public.
Quelques jours plus tard, sur proposition de l'Association française de normalisation (Afnor), l'Organisation internationale de normalisation (ISO) a décidé d'ouvrir l'accès à une série de normes volontaires, utiles pour fabriquer des matériels tels que les respirateurs. Près de 30 documents sont consultables en ligne pour faciliter les mutations d'activité de tous les industriels ayant choisi de venir en renfort pour produire des respirateurs, nécessaires à la survie des malades du Covid-19 les plus gravement atteints.
Cette initiative complète celle engagée par le Comité européen de normalisation (CEN) qui, dès le 20 mars, avait mis à disposition des entreprises des normes relatives à la fabrication de masques chirurgicaux et FFP2 ainsi que d'autres dispositifs médicaux et équipements de protection. En France, l'Afnor a rendu téléchargeable gratuitement un nouveau modèle de masque de protection, dit « masque barrière », destiné à la population saine. Réalisé en sept jours avec l'aide de 150 experts, ce document avait déjà été téléchargé 75 000 fois entre le 27 mars et le 3 avril, et soutient ainsi les initiatives de nombreuses entreprises du textile et de particuliers.
En parallèle, le groupement d'industriels français, formé par Air Liquide Medical Systems, le groupe PSA, Schneider Electric et Valeo, suite à une demande du gouvernement français, s'est engagé à livrer plus d'une centaine de respirateurs par semaine jusqu'à mi-avril, puis à produire 10 000 respirateurs en 50 jours, de début avril à mi-mai. Ce défiindustriel a également fait appel à la contribution exceptionnelle de 100 entreprises partenaires pour assurer la fourniture des 300 composants essentiels à la fabrication de ces équipements médicaux. Air Liquide a décrété fournir ces respirateurs à prix coûtant et sans répercuter les coûts exceptionnels induits par la mise en place de ce programme industriel inédit.
ASSURER LA SURVIE DES ENTREPRISES
De nombreuses initiatives ont vu le jour afin d'aider les personnels soignants à prendre soin des milliers de malades souffrant du Covid-19. À l'image de celle d'Air Liquide Medical Systems, du groupe PSA, de Schneider Electric et de Valeo pour produire des respirateurs.
Quant à la Fédération des industries mécaniques (FIM), elle a déclaré se mobiliser pour le maintien d'un appareil productif aussi fonctionnel que possible, dans le respect des règles de protection et de sécurité des salariés. Pour les industries mécaniques, qui se situent au cœur de la production et de la logistique, il s'agit d'un « défide taille » qu'Henri Morel, le président de la FIM, appelle à relever pour permettre aux personnels médicaux et aux Français d'accéder aux produits de première nécessité, et pour que les entreprises assurent leur survie économique.
La FIM s'associe donc à la position exprimée le 20 mars dernier par l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et par les partenaires sociaux représentatifs de la branche de la métallurgie, demandant d'une part que « les entreprises adaptent scrupuleusement leur environnement de travail en mettant en place les mesures organisationnelles, collectives et individuelles qui permettent d'assurer la sécurité sanitaire de tous ».
Et d'autre part, que « les entreprises identifient en priorité les activités nécessaires à leur fonctionnement, à celui des filières utiles au pays ainsi qu'aux intrafilières ».
La FIM s'est engagée pour sa part aux côtés des industriels qu'elle représente, afin de les tenir informés en temps réel des mesures, aides et accompagnements mis en place pour traverser cette crise. La Fédération a aussi décidé d'offrir aux entreprises industrielles pendant les prochaines semaines, un accès gratuit à sa lettre d'information réservée habituellement à ses adhérents