A lors que le salon Industrie se déroulera cette année du 7 au 10 avril 2015 à Eurexpo Lyon, la société organisatrice de cette manifestation, GL events Exhibition, a tenu une conférence de presse le mois dernier pour présenter les grandes lignes de cette grand-messe française de l'industrie qui alterne entre Paris et la capitale du Rhône. C'est dans ce cadre qu'a été dévoilé pour la quatrième fois consécutive, l'Observatoire d'Industrie, une enquête menée par l'Institut MRCC auprès d'entreprises françaises afin de prendre le pouls de l'industrie dans notre pays. Pour cette quatrième étude clôturée le 5 janvier 2015, pas moins de 453 décideurs de l'industrie –dirigeants d'entreprises et directeurs de sites de production ayant une implantation en France– ont répondu à cette enquête et livré leur sentiment sur le sujet. Les publics ciblés par cette enquête sont répartis en trois catégories: les donneurs d'ordres, industriels, assembleurs finaux ou intermédiaires (35% du panel); les acteurs de la sous-traitance industrielle (43%); les sociétés de bureaux d'études, d'ingénierie, de conseil, de design (22 %). Les questions posées aux sondés ont porté sur sept thématiques différentes: la perception du contexte économique ambiant en France, les freins au développement des sociétés, les perspectives d'évolution pour 2015, ainsi que les prévisions d'investissements, la place de l'innovation dans l'entreprise, la relation clients/fournisseurs, l'intérêt du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et enfin la vision des entreprises par rapport au concept d'usine du futur (ou industrie).
Une situation économique toujours morose
En ce qui concerne la perception qu'ont les répondants du contexte économique de la France pour 2015,le sentiment des industriels reste figé depuis 3 ans avec une sorte de pessimisme ambiant puisqu'ils sont 56% à qualifier la situation de défavorable (
Poursuivre les investissements et l'innovation
Pour autant, les industriels ont l'intention de continuer à investir car c'est maintenant qu'il faut préparer le rebond que tous espèrent.Ainsi, 60% des répondants envisagent de stabiliser ou d'augmenter leurs investissements en 2015 (40 % s'apprêtent à les réduire). Cette part s'élève à 69% pour la catégorie du panel composée des industriels, donneurs d'ordres et assembleurs. Parmi les grands axes de développement de cette «population», figurent, par ordre d'importance, la productivité (52%), la réduction des coûts (43%), la qualité (37%), la R&D (33%) et la formation et le développement de compétences internes (33%). Le développement vers d'autres marchés et l'exportation ne sont cités que par 29% des sondés. Il faut dire que près des deux tiers (63%) possèdent déjà une activité hors de France.
Quand les enquêteurs en viennent à évoquer l'innovation avec le panel des personnes sondées, un quasi-consensus se dégage: 94% des répondants estiment en effet qu'une entreprise plus innovante est une entreprise plus performante, et cela quel que soit le type d'industrie et quelles que soient les réalités du marché. Chez les industriels, donneurs d'ordres et assembleurs, les trois principaux axes d'innovation porteront en 2015 sur des ruptures technologiques et une amélioration des performances des produits (47%), sur le design, l'ergonomie et l'usage des produits (43%) et sur les procédés internes de fabrication (38%). Chez les sous-traitants, l'innovation se situera surtout au niveau des procédés de fabrication (40%), du service (33%) et des ruptures technologiques (30 %). Enfin, pour les sociétés de bureaux d'études, d'ingénierie, de conseil, de design, la priorité résidera dans les innovations de ruptures technologiques (53%), les services (31%) et les aspects liés au design, à l'ergonomie et à l'usage des produits (28%).
Les relations clients/fournisseurs constituent également un aspect important de la vie des entreprises industrielles. Interrogées sur ce point, les trois catégories de sondés (industriels, sous-traitants, bureaux d'études, de conseil, de design) répondent de concert que ces relations clients/fournisseurs sont régies par le contrat cahier des charges/prix (66%). Seuls 34% qualifient leurs relations de collaboratives. Pour les trois grands types d'acteurs, le maître mot d'une collaboration clients/fournisseur réussie réside en premier lieu dans la confiance puisqu'ils sont 85% à citer ce critère. 82% estiment que cette confiance réciproque avec leurs clients est satisfaisante.Arrivée en deuxième place, la réactivité est citée par 72% des répondants et 76% en sont satisfaits. Sur la troisième marche du podium, la transparence est aussi l'une des clés d'une collaboration client/fournisseur réussie (42%). Une transparence sur laquelle de gros efforts restent à faire car seuls 60% des sondés la jugent satisfaisante (
L'usine du futur fait son chemin
Le panel a également été interrogé sur l'intérêt du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) dont un peu plus d'un tiers des sondés ont affirmé avoir recours (
Enfin, les sondés ont livré leur sentiment sur l'intégration des technologies de l'Internet dans les process industriels, une tendance qui ouvre la voie au concept d'usine du futur –que l'on retrouve également sous le vocable smart industrie ou industrie 4.0– et qui constitue l'un des moyens potentiels pour améliorer les performances et la compétitivité de l'industrie française. Et ils sont nombreux à plébisciter l'intégration de l'Internet dans les process industriels, puisque 86% des répondants estiment que c'est une chose intéressante,voire déterminante,pour l'avenir de l'industrie française (
Pascal Coutance, à partir de l'enquête « Observatoire d'Industrie 2015 » réalisée par l'Institut MRCC