P our des raisons de facilité d'installation, de réduction des coûts et des risques notamment, plusieurs fabricants de transmetteurs de température industriels proposent dans leur catalogue des modèles de surface, tels que le Rosemount 0085 de l'améri-cain Emerson Automation Solutions, l'Optitemp TRAG30 de l'allemand Krohne ou lesTC50 etTR50 de l'allemandWika. « Mais les capteurs de peau pêchent par leurs performances, en particulier au niveau de la précision et du temps de réponse », constate Sandrine Guychard, responsable de l'équipe technico-commerciale sédentaire au sein de l'activité Analyse et instru-mentation d'ABB France.
C'est ainsi que, fort de sa longue expérience dans le domaine de la mesure de température, le groupe helvético-suédois vient de dévoiler le capteur de température NiTemp.« Nous continuons ainsi à innover et à développer notre cœur de gamme. Après le transmetteur de température autonome SensyTemp TSP300-W [ voir Mesures n° 888 ] en 2014, nous avons mené des tests, en partenariat avec de grandes entreprises de la chimie et du pétrole,pour améliorer encore plus le capteur », indique Sandrine Guychard.
Avec le transmetteur de température de surface TSP341-N d'ABB, les utilisateurs n'ont plus besoin de réaliser des calculs complexes d'un puits thermométrique, ni de percer un trou dans la canalisation.
Pour atteindre une précision –de l'ordre du Kelvin et non de plusieurs Kelvin jusque-là, pour une étendue de mesure de - 40°C à +400°C– et un temps de réponse similaires à ceux des capteurs de température intrusifs traditionnels, ABB a en effet développé une architecture innovante à double capteur Pt100 à couche mince et un algorithme de calcul spécifique. « L'un des capteurs, en contact avec la tuyauterie, permet de mesurer la température de surface au point de mesure,l'autre est utilisé pour la compensation, en mesurant la température à un point de référence à proximité du point de mesure », explique Sandrine Guychard.
Des coûts de Capex réduits de 75 %
Le TSP341-N (N pour NiTemp), associant le nouveau capteur «clampé» sur la tuyauterie (DN40 à DN2500) et un transmetteur basé sur le modèle Hart 7 TTH300 et disponible avec ou sans afficheur et avec les agréments IP66/67, Atex, IECEx et/ou à sécurité intrin-sèque, permet de s'affranchir de l'utilisation d'un doigt de gant. « Il n'est donc plus besoin de réaliser des calculs complexes d'un puits thermométrique, ni de percer un trou dans la canalisation. Les utilisateurs n'ont plus à prendre en compte d'arrêt de production, ni de vidage de la canalisation, ni de soudure de bossage, ni de reussage, ni de contrôle de la pression, ni de permis feu en zone explosible », explique Sandrine Guychard. La sécurité et la disponibilité de l'installation en sont ainsi considérablement améliorées.
Au-delà de la facilité de mon-tage,ABB insiste sur la réduction possible des coûts d'installation associés au capteur de surface. « Au niveau du Capex,la réduction des coûts peut atteindre jusqu'à 75 %, sans sacrifier la qualité de la mesure », affirme Sandrine Guychard. Derrière ses avantages indéniables se cachent toutefois quelques limites,liées principalement à la méthode de mesure. Il faut en effet que le fluide soit d'une certaine viscosité, que son nombre de Reynolds soit élevé (supérieur à 10000) –cela doit correspondre à un régime turbulent– et que la canalisation sur laquelle est «clampé» le capteur doit être en métal (pas de peinture).