N euf mois seulement après avoir mis sur le marché la version 1.0 ( voir Mesures n° 897 ), l'américain National Instruments a déjà introduit LabView NXG 2.0, la nouvelle génération de son environnement de conception de systèmes LabView. « En plus de répondre aux besoins industriels identifiés en 2017 dans notre étude annuelle (logiciel pour les systèmes distribués, qui fonc-tionnent souvent avec un cloud et des objets connectés industriels), il s'agissait également de “rafraîchir” LabView, pas forcément en termes de fonctionnalités et de puissance, mais plutôt en termes d'interface graphique intuitive et pratique, qui était à la base de LabView il y a 30 ans », rappelle Emmanuel Roset, ingénieur marketing Produits DAQ et LabView, spécialiste en test temps réel chez National Instruments France. D'où l'apparition de deux versions en parallèle : LabView 2017 pour répondre aux évolutions technologiques (cloud, systèmes distribués…), avec un ensemble de bibliothèques supplémentaires, et donc LabView NXG, une version incluse dans le même package que LabView 2017 et plus orientée vers les mesures automatisées et les analyses. « L'objectif est aussi que l'architecture (noyau stable et ouvert différent de celui de LabView au niveau de l'interface graphique) puisse servir à développer, dans le futur, un logiciel encore plus puissant que peut l'être déjà LabView 2017 », ajoute Emmanuel Roset. Si la version 1.0 de LabView NXG se concentrait principalement sur l'acquisition de données, en prenant en compte les modules USB, le système CompactDAQ et environ 400 périphériques GPIB et modulaires, la version 2.0 répond aux exigences liées au test automatique. « Il s'agit de réaliser des mesures plus automatisées, avec des pas de test, que l'on peut intégrer dans un autre outil, par exemple un séquenceur de tests. Il faut donc pouvoir fabriquer les pas pour disposer d'une vision plus globale dans le développement complet d'une architecture (PC, drivers, matériel, etc.) », explique Emmanuel Roset.
L'une des innovations de LabView NXG 2.0 de National Instruments est la possibilité de créer des bibliothèques et des exécutables autonomes, et même de déployer ces exécutables sur le Web.
Déployer des exécutables sur le Web
C'est le nouvel outil SystemDesigner, qui permet donc de découvrir, de manière graphique, documentation et matériel, ainsi que de configurer le matériel. La création de pas de tests se fait même d'une manière beaucoup plus rapide avec LabView NXG 2.0 qu'avec LabView 2017. National Instruments a également ajouté des exemples spécifiques à des instruments, en fait des exemples de VI tout faits pour tous les instruments de mesure classiques, ce qui permet de faire des copier-coller, via des menus déroulants en face avant, et donc d'aller plus vite dans la conception de pas de tests.
Une autre nouveauté est l'importation de bibliothèques de DLL externes, par exemple, et le copier/coller de fonctions écrites et programmées en langage C dans une boîte de dialogue. « On peut ainsi exécuter, donc compiler, le code dans LabView NXG 2.0. Cette fonctionnalité n'existe d'ailleurs pas dans LabView 2017 », précise Emmanuel Roset. Si, dans la version 1.0, la personnalisation de la face avant était très limitée, il y a, dans la version 2.0, beaucoup plus d'objets graphiques et d'options disponibles (guides pour aligner les objets entre eux, modifier leur taille automatique…), ainsi que plus de fonctions mathématiques et d'analyse, des fonctions encore plus orientées vers le test. « Nous avons d'ailleurs ajouté, dans notre séquenceur de test TestStand, l'appel de pas écrits dans LabView NXG », poursuit Emmanuel Roset.
Enfin, il est maintenant possible de créer des bibliothèques et des exécutables autonomes avec LabView NXG – auparavant, les ingénieurs étaient obligés d'utiliser l'environnement de développement pour les exécuter constamment – et même de déployer ces exécutables sur le Web. « Le principe des WebVI est d'utiliser l'interface graphique de LabView NXG 2.0 et de créer le code HTML5 équivalent, code qui peut être ouvert dans n'importe quel navigateur Internet, sans avoir besoin d'ajouter un runtime sur la machine cible, voire même de pouvoir utiliser des tablettes numériques comme interface utilisateur », conclut Emmanuel Roset.