C 'est notamment en présence de Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, et de Thomas Grenon, directeur général du LNE, que le Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE) a inauguré, le mardi 27 février dernier, un nouvel institut dédié à la métrologie pour les nanotechnologies, baptisé LNE-Nanotech, sur son site de Trappes (Yvelines). « Les nanomatériaux et les nanodispositifs connaissent un essor fulgurant et promettent des applications potentielles de plus en plus nombreuses, en particulier dans les industries des matériaux, la médecine, l'électronique et l'énergie.Les nanotechnologies sont ainsi appelées à jouer un rôle important dans l'avènement de la société connectée de demain, ainsi que dans la transition écologique et énergétique », affirme le LNE dans son communiqué de presse.
“ Il faut faire émerger en France une véritable filière des nanomatériaux, sur un marché en plein développement. ” Thomas Grenon (à droite), directeur général du LNE
Mais les nanotechnologies restent encore quelque chose de difficile à appréhender pour le grand public, et notamment en matière de santé sur l'être humain, et même pour les industriels eux-mêmes, au niveau de la maîtrise de leurs procédés et des produits finaux. La rupture technologique associée aux nanosciences réside donc plus dans les outils à développer pour caractériser, visualiser et analyser la matière à cette échelle (la nanométrologie), que dans la fabrication en elle-même. « Le LNE est devenu en dix ans un laboratoire de référence aux niveaux national et européen pour la caractérisation des nanomatériaux, grâce à l'expertise acquise par sept équipes de recherche différentes, aux plateformes Carmen et Mona (dédiée aux aérosols),ainsi qu'à la collaboration avec des organismes de recherche comme le CNRS et des industriels », rappelle Thomas Grenon.
Cette expertise couvre ainsi la caractérisation des nanomatériaux, de leurs propriétés physico-chimiques,l'éva-luation de l'émission de nano-objets depuis des matériaux nanocomposites, ou encore le développement d'instruments et d'étalons primaires. Avec l'approche pluridisciplinaire du nouvel institut, unique en Europe, le LNE ambitionne de devenir un opérateur de référence aux plans national et européen dans le domaine de la caractérisation.
Une nanoToolBox pour les entreprises
Pour Thomas Grenon, « la création de l'Institut LNE-Nanotech doit ainsi permettre d'accélérer le développement de nos connaissances dans ce domaine fondamental, tout en les mettant au service de la société, en particulier de la sécurité de nos concitoyens, et de la compétitivité de notre industrie. » Cela se traduira par la mise à disposition de méthodes d'analyse traçables à des références établies par le LNE (nou-veaux concepts métrologiques, étalons adaptés à l'échelle nanométrique, méthodes de référence), pour répondre aux réglementations, ainsi que par le soutien de travaux sur l'évaluation des risques potentiels.
Pour le transfert vers l'industrie – les entreprises recherchent une meilleure maîtrise des performances de leurs produits, d'où la réduction des coûts d'innovation, ce qui passe notamment par des données fiables, pertinentes et comparables–, le LNE développe une nano-ToolBox, qui regroupe l'ensemble des outils et des méthodes pour caractériser des nanoparticules. « Je voudrais mentionner le partenariat de recherche avec la start-up Pollen Metrology, spécialisée dans l'édition d'une nouvelle génération de logiciels d'analyse de données de métrologie adaptés à la maîtrise des nanomatériaux et destinés aux entreprises », ajoute Thomas Grenon.
En fédérant les acteurs français autour des probléma-tiques de mesure nanométrique (comme le faisait déjà depuis 2011 le Club nano-Métrologie,au-delà du LNE), « le nouvel institut vise à mieux coordonner nos efforts de R&D, à mieux les valoriser, à renforcer les échanges entre acteurs publics et acteurs privés,recherche et industrie. Il faut faire émerger en France une véritable filière des nanomatériaux,sur un marché en plein développement », conclut Thomas Grenon.