D ans un contexte économique difficile, l'allemand Krohne continue de développer ses parts de marché dans le secteur de l'instrumentation de process et envisage même un avenir prometteur, à l'image de sa filiale française située à Romans-sur-Isère (Drôme). Selon le syndicat des industries de l'équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés (Gimelec), le marché français de l'instrumentation a enregistré, en termes d'activité,un ralentissement plus ou moins marqué au second semestre 2012, après un bon premier semestre. Cela n'a pas empêché Krohne France de réaliser un chiffre d'affaires supérieur à 48 millions d'euros (Me) en 2012, et surtout en croissance de 46% sur les trois dernières années.
« Parmi les raisons de ce succès, la politique de recrutement soutenue ces dernières années a permis de renforcer nos équipes de vente et de production (les nouveaux transmetteurs de niveau radar Optiwave 5200,Optiflex 1100 et 2200 sont conçus et fabriqués en Isère), soit environ soixante-quinze personnes recrutées depuis 2011 », rappelle Christian Jay, responsable marketing chez Krohne France. On peut également citer la mise en place d'un service dédié aux activités des ingénieries et du nucléaire et la présence d'un réseau en charge d'une grande partie des marchés africains très dynamiques.
Pour prouver sa bonne santé, la filiale française du groupe allemand Krohne a embauché en trois ans 75 personnes pour ses services commerciaux et de production. Rappelons que le site drômois est aussi le centre mondial de R&D et de fabrication des transmetteurs de niveau radar.
Pour être capable de répondre aux besoins des industries chimiques (secteur historique et numéro un de Krohne), de l'énergie (nucléaire, biogaz, mais pas l'énergie électrique), du pétrole et gaz, de l'agroalimentaire, etc., le groupe allemand a décidé il y a plusieurs années de diversifier et renforcer son offre initiale en débit et niveau. Cette stratégie s'était traduite par exemple par le rachat en 2006 du suédois Inor, spécialisé dans les capteurs et transmetteurs de température, par l'introduction de la famille de sondes numériques physicochimiques SmartSens (voir Mesures n°855) cette année et d'une nouvelle offre en pression l'année prochaine.
Un partenariat en spectrométrie NIR
« Même si les transmetteurs de débit (en technologies électromagnétique, massiques, à effet Vortex, à section variable, à ultrasons…) restent nos produits phares, nous ne sommes plus identifiés comme fournisseur d'instrumentation de débit et de niveau. Nous ne continuerons à exister et à nous distinguer de la concurrence que par le biais de l'innovation », ajoute Christian Jay. Krohne a d'ailleurs signé le 1 er juillet 2013 un contrat de distribution avec BayerTechnology Services (BTS), fournisseur de solutions intégrées tout au long du cycle de vie des usines chimiques et pharmaceutiques, portant sur la commercialisation du système de spectrométrie proche infrarouge (NIR) en ligne SpectroBay.
Les industriels et les exploitants d'usine recherchent désespérément des solutions de mesure et de régulation en temps réel car ils ne peuvent se permettre de ne pas faire tourner leur usine à pleine capacité. Les grosses usines s'équipent donc de plus en plus de systèmes de spectrométrie NIR. « Bayer Technology Services est un client de longue date de Krohne en ce qui concerne l'instrumentation classique. L'entreprise avait développé en interne en 2001 cet analyseur NIR parce qu'elle ne trouvait pas de solutions sur le marché de la chimie.Suite au succès de ce produit et comme Bayer Technology Services n'est pas un fabricant d'instruments de mesure,la société a décidé de trouver un partenaire pour la commercialisation exclusive dans le monde », explique Christian Jay.