L ors de la présentation des résultats financiers pour l'année 2011,François Gourdon, président du groupe français Environnement SA, fournisseur d'instrumentation pour la surveillance de la qualité de l'air et le contrôle d'émissions de fumée principalement, s'est (un peu) étonné de la réussite de sa société après 34 ans d'existence. Il avait des raisons de se réjouir. Après deux années de recul ( voir Mesures n° 827 ), Environnement SA a en effet clos son exercice fiscal 2011 sur un chiffre d'affaires en hausse de 11,4% comparé à l'année précédente, à 44,7 millions d'euros (Me), pour près de 400 employés directs et autant dans le réseau de distribution. Le résultat net passe, quant à lui, de 2,6 à 1,8Me sur la même période.
Forte pression sur les prix
« Malgré un contexte économique difficile,nous avons renoué avec la croissance en 2011. Le marché mondial reste porteur et les zones à fort développement comme l'Inde, la Chine ou le Brésil restent des cibles privilégiées dans notre stratégie… même si la pression sur les prix est toujours forte et les budgets publics,particulièrement en Europe, sont à la baisse » , explique François Gourdon. La croissance du chiffre d'affaires est en effet tirée par la bonne performance des activités du groupe en Russie (+ 330%; pays qui connaît une très forte demande depuis trois, quatre ans), en Inde (+135% à 4,7Me) et, dans une moindre mesure, en Chine, en Corée du Sud,aux Emirats arabes unis et aux Etats-Unis (+26% à 6,3Me). Les activités en Europe restent stables avec un léger recul ponctuel de l'Italie, après la crise en 2009 et un retour à la normale l'année suivante.
+15,5 % pour les ventes en air ambiant
Les six secteurs d'activité d'Environnement SA profitent de la croissance: +15,5% pour l'Air ambiant (17,5 Me), + 10,5 % pour les Emissions (24Me)(1), + 2 % pour les services (16,2Me), sachant que la part des services dans le chiffre d'affaires global est passée de 20 à 36% en six ans… « Le développement de l'activité de services sur l'ensemble de nos filiales, associé à la réduction des coûts, a permis au groupe de capter de nouveaux marchés tout en maintenant sa rentabilité » , ajoute François Gourgon. En termes de R&D, l'un des faits marquants de la fin de l'année 2011 a été l'annonce de l'analyseur optique de NO2 en direct (sans conversion)AS32M, développé en partenariat avec l'Ademe, de l'analyseur de particules CPA et des “nanostations” de Cairpol, qui sont des capteurs autonomes pour la cartographie olfactive d'un site. D'autres produits sont en cours de déploiement (un logiciel de suivi réglementaire NO x et NH3 pour l'arrêté du 3 août 2010) ou de validation (une sonde de mesure O 2 ).
Rémy Bourdier, président d'OTI Industrie (à gauche) et François Gourdon, président d'Environnement SA, signent le rachat de l'activité Instrumentation industrielle d'OTI Industrie.
DR« Nos capacités de financement importantes nous permettent d'autres relais de croissance, comme le rachat de sociétés sur des marchés complémentaires ou pour renforcer nos métiers historiques » , enchaîne Christophe Chevillion, directeur général d'Environnement SA. Après une acquisition avortée, le groupe a annoncé juste avant l'été le rachat de l'activité Instrumentation industrielle du français OTI Industrie afin d'élargir son offre au marché des petites installations de combustion notamment. Créée en 1953 et implantée àClermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), la société est à l'origine spécialisée dans la réalisation de systèmes de mesure et des équipements de contrôle-commande des chaufferies de moyenne et grande puissance. Suite à son rachat en 2002 par Rémy Bourdier, OTI (Omnium Technique Industriel), qui est alors devenue OTI Industrie, a continué son développement dans l'optimisation des procédés industriels et multiplié ainsi par quatre son chiffre d'affaires (3Me en croissance de plus de 10% pour l'activité Instrumentation industrielle en 2011).
(1) Les trois autres activités, à savoir l'analyse des gaz moteurs, la surveillance des radionucléides et celle de la qualité de l'eau, ont représenté 3,2 M€ en 2011.