Lors de sa conférence de presse annuelle du 11 mai dernier à Bâle, qui, cette fois, s'est déroulée d'une manière virtuelle en raison de la pandémie du Covid-19, le groupe suisse Endress+Hauser a présenté les résultats financiers pour son exercice fiscal 2019. « 2019 a été une bonne année pour l'entreprise, qui a connu une croissance équilibrée et diversifiée », résume Matthias Altendorf, CEO d'Endress+Hauser. « Il ne s'agit pas d'une croissance à deux chiffres, mais d'une croissance toujours supérieure à celle du marché », ajoute Laurent Mulley, directeur général d'En-dress+Hauser France, lors de l'événement presse de la filiale française.
En dépit du ralentissement conjoncturel, le groupe a en effet enregistré une croissance de 8 % de son chiffre d'affaires par rapport à 2018, à 2,652 milliards d'euros. Le résultat d'exploitation (EBIT) et les bénéfices nets ont, quant à eux, atteint respectivement 343,4 millions d'euros (+ 3,9 % sur l'année) et 265,9 M€ (+ 14,3 %). Les entrées de commandes et le chiffre d'affaires de la filiale française ont été respectivement de 103 M€ et de 101 M€ en 2019.
De fortes croissances sont venues d'Asie ; l'Europe et l'Amérique du Sud ont connu un (très) bon développement. En revanche, l'Amérique du Nord est restée en deçà des attentes, tandis que les activités ont reculé en Afrique et au Proche-Orient. La Chine a ainsi dépassé l'Allemagne en termes de chiffre d'affaires et se positionne maintenant juste derrière les États-Unis, qui restent le principal marché du groupe. Signalons que ce dernier a renommé toutes ses entités pour apparaître comme un groupe « unifié ».
Comme l'a rappelé Matthias Altendorf, la prospérité de l'entreprise s'explique par une force d'innovation constante. En 2019, Endress+Hauser a déposé 318 demandes
de brevet. Au total, ce ne sont pas moins de 7,6 % du chiffre d'affaires qui sont investis dans la R&D. Plus de 1 100 personnes travaillent sur de nouveaux produits, solutions et services, sur un effectif mondial total de 14 328 personnes fin 2019, soit 400 postes créés en 2019. « En France, les effectifs ont été stables en 2019, après avoir crû de 50 personnes à Cernay. Mais une croissance est de nouveau à prévoir avec les extensions à venir. Notre agence de Boissy-Saint-Léger a par ailleurs déménagé à Massy », ajoute Laurent Mulley.
L'IMPORTANCE DU NUMÉRIQUE
Évidemment, le Covid-19 a monopolisé les présentations, au travers des moyens mis en place par le groupe pour protéger la santé des personnes et continuer à soutenir ses clients (task force, réduction des productions, assistance à distance avec support vidéo, etc.). « La crise liée au Covid-19 ne s'arrêtera pas immédiatement, et ses effets sur l'économie sont imprévisibles. Notre modèle économique est toutefois durable, avec des activités solides dans les bonnes et les mauvaises périodes », affirme Matthias Altendorf.
LAURENT MULLEY, directeur général d'Endress+Hauser France
« L'activité numérique gagne en importance et notre Strategy 2020+ prouve sa pertinence dans cette période de crise. »
Pour preuve, l'explosion du trafic sur le site Internet du groupe ou la croissance de 90 % des commandes en ligne. « L'activité numérique gagne en importance et notre Strategy 2020+ prouve sa pertinence dans cette période de crise, se réjouit Laurent Mulley. Après un bon premier trimestre 2020, puis deux mois difficiles, tout dépendra des semaines à venir. La crise révèlera les entreprises les mieux armées. »
Mais tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne : les sciences de la vie, l'agroalimentaire et l'environnement ne subissent pas la crise pour le moment, tandis que les industries chimique et de l'énergie sont plutôt dans l'expectative.