N ous sommes à Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne), plus précisément dans un quartier résidentiel de cette commune de 10 000 habitants environ. C'est ici que se trouve l'un des principaux laboratoires d'étalonnage français, concurrent des Trescal et autreA+Métrologie (groupe Apave). Comme son nom l'indique, E2M est spécialisé dans l'étalonnage, la métro-logie et la maintenance, et la société a depuis quelques années pris une nouvelle dimension. « Créée en 1969, la société faisait à l'origine de la réparation d'appareils de mesure et d'électronique – d'où le nom d'E2M pour É lectronique Mesure Maintenance. Nous avons ensuite obtenu une première accréditation “Cofrac” (étalonnage) en Électricité –Magnétisme en 1979, puis en Temps – Fréquence en 1988,en température en 1994 et en pression en 1999 », rappelle Éric Mulattieri, responsable d'affaires chez E2M. Plus récemment, le laboratoire a obtenu les accréditations Cofrac en Compatibilité électromagnétique (CEM) et en Essais pour les enceintes climatiques (2005), ainsi qu'en Température sur site (2014). Ce qui représente aujourd'hui une cinquantaine de grandeurs accréditées. En mai 2013, E2M est racheté par le breton Aserti Group, pour un montant non partient dévoilé. à ilancry@news Il s'agissait pour le groupe, qui est spécialisé dans le maintien en conditions opérationnelles (MCO) de matériels électroniques industriels, d'élargir son offre aux équipements de mesure, d'analyse et de test installés dans tous les secteurs d'activité.
Bénéficier aussi de la croissance d'Aserti Group
« Les actionnaires d'E2M recherchaient à l'époque un repreneur. L'un des avantages du rachat par Aserti Group a été de conserver le nom et l'identité d'E2M – en fait, de rester indépendant vis-à-vis des grands laboratoires d'étalonnage – et d'apporter la notoriété technique d'E2M au groupe », poursuit Jean-Christophe Guilmin, directeur général d'E2M et d'Aserti Electronic. Cette dernière a été fondée en 1992, àVannes (Morbihan), pour répondre aux demandes des industriels recherchant des solutions de réparation pour leurs équipements électroniques de process (variateurs de vitesse, automates, .fr. Toute HMI…), reproduction d'où lae création de deux premiers centres de services (àVannes et à La Roche-sur-Yon, en Vendée), qui permettent aux industriels de s'affranchir des constructeurs. Durant les quinze années suivantes, la société ouvre quatorze autres centres de services en France, en Allemagne et dans les Antilles.
“ L'un des avantages du rachat par Aserti Group a été de conserver le nom et l'identité d'E2M et d'apporter la notoriété technique d'E2M au groupe. ” Jean-Christophe Guilmin, directeur général d'E2M
« Suite au rachat àVinci Energies par Jean-Louis Gaertner, Aserti Electronic France et sa filiale alle-mande deviennent en 2008 Aserti Group, qui poursuit l'ouverture de filiales à l'étranger (Maroc et Colombie) et sa croissance externe, via les acquisitions du français CNC Services, spécialisé en maintenance de machines-outils interdite. à commande numérique,en 2008, et du suisse R.Frein CNC Services en 2015 », précise Jean-ChristopheGuilmin. Le groupe emploie aujourd'hui près de 300 personnes pour un chiffre d'affaires de plus de 30 millions d'euros : 15Me pourAserti Electronic France, y compris les marques Motion Control (maintenance de servomoteurs), Exchange (vente de matériels en échange standard) et PowerSave (maintenance d'onduleurs), 8 Me pour E2M, 3Me pour CNC Services, 3Me pour Aserti ElectronicAllemagne et 3Me pour RF CNC Services.
“ Notretrésor de guerre est la présence de 27000 notices techniques, qui sont essentielles pour assurer la maintenance des vieux matériels. ” Éric Mulattieri, responsable d'affaires chez E2M
Mais revenons à E2M. La société possède un labora-toire de maintenance et cinq laboratoires d'étalonnage à Ormesson-sur-Marne, ce qui représente un total de 70 personnes. Elle s'appuie également sur le réseau des 15 laboratoires de mainte-nance d'Aserti Electronic répartis sur le territoire national. Avec une surface de 3 250 m 2 sur trois ni-veaux, le site d'Ormesson-sur-Marne regroupe six salles contrôlées en température et 20 en hygrométrie, 1700 appa-reils de mesure et 15 bancs de tests. « Notre trésor de guerre est la présence de 27 000 notices techniques qui sont essentielles pour assurer la maintenance des vieux matériels, une opération qui peut coûter très cher lorsque les clients s'adressent aux fabricants », explique Éric Mulattieri.
37 000 matériels réparés et étalonnés par an
Pour proposer une offre globale – les grands donneurs d'ordre ont réduit au maximum le nombre de fournisseurs en étalonnage–, E2M s'est constitué un réseau de cinq à dix laboratoires partenaires privilégiés pour répondre aux demandes en dimensionnel, en pesage, en couple et force, etc. « Nous réalisons déjà l'étalonnage et la réparation d'environ 37000 matériels par an, et nous sommes en train d'évoluer vers d'autres grandeurs », ajoute Jean-Christophe Guilmin. Les principaux marchés, sur lesquels est présent le laboratoire français sont l'aérospatial (30 %), les biens d'équipements (20%), l'automobile (13 %), le nucléaire (9%), la maintenance d'équipements (4%), la distribution (4%), la chimie et la pharmaceutique (3%), la production d'énergie (2%), la santé (2%), etc. « Le rappro-chement avec Aserti Group peut nous ouvrir le secteur de l'agroalimentaire, où le groupe est bien implanté.Mais notre but est de viser la qualité, et non la quantité », poursuit Éric Mulattieri. Le rachat en 2013 s'est également traduit par le regroupement d'Aserti Electronic (maintenance électronique corrective) et d'E2M dans les bâtiments d'Ormesson-sur-Marne, pour faciliter les synergies techniques entre deux approches de la réparation, à savoir la réparation au composant par analyse de signature pour le premier, et la réparation fonctionnelle pour le second. « Nous voulons faire avec les appareils de mesure ce que nous avons mis en place pour les automates,les variateurs », avance Jean-Christophe Guilmin. L'avenir d'E2M est donc assuré, sachant qu'Aserti Group souhaite développer encore un peu plus sa position en Europe et étendre son offre de services à de nouvelles expertises à valeur ajoutée et à de nouveaux marchés de maintenance, tels que la robotique et les machines-outils à commandes numériques, la conversion d'énergie (onduleur, convertisseur, redresseur…), les appareils de mesure, l'électronique industrielle et la métrologie.