B rest Métropole veut recentrer la ville sur les bords de la rivière Penfeld. Cette volonté passe notamment par la construction d'un téléphérique urbain innovant mis en service le 19 novembre dernier et dont le but consiste à renfor-cer les échanges entre les deux rives. D'une portée de 420 mètres, il permet de relier en trois minutes le centre-ville au nouveau quartier des Capucins, construit sur d'anciens terrains militaires d'une superficie de seize hectares. L'ouvrage, conçu selon la technique originale et innovante dite du «saut-de-mouton», est une première mondiale. Les deux cabines se croisent l'une au-dessus de l'autre, et non l'une à côté de l'autre comme dans un téléphérique classique, et arrivent sur le même quai. L'envergure du système et des stations, et donc l'emprise au sol, sont ainsi réduites avec pour conséquence un coût global du génie civil lui aussi abaissé. C'est un avantage particulièrement intéressant en milieu urbain où l'espace est limité. Cette approche innovante a permis la préservation du bâtiment de la station des Capucins, classé aux Monuments historiques. Traversant un unique pylône en acier, chaque cabine est accrochée à deux câbles porteurs de 50 millimètres de diamètre et tendus à 88 tonnes. Comme les deux cabines circulent simultanément sur la majorité du parcours, on évite ainsi l'effet de contrepoids généralement observé sur les installations de montagne.
Le cœur du système, l'entraînement des câbles de traction, est piloté par deux moteurs asynchrones Leroy-Somer IMfinity LC 315 de dernière génération avec refroidissement liquide, montés en maître-esclave sur le même arbre.
Faible consommation énergétique
Un des défis lancés par Brest Métropole consistait à mettre en œuvre une solution à basse consommation énergétique. L'idée d'une récupération de l'énergie de freinage s'est donc impo-sée, mais les opérateurs d'énergie ne valorisent pas encore systématiquement la réinjection de courant sur leur réseau. Le cadre législatif le prévoit par exemple pour la production d'énergie solaire, mais certainement pas lorsque le système consomme et réinjecte du courant sur des cycles très courts, comme c'est le cas pour le téléphérique de Brest. La solution choisie a donc consisté à stocker l'énergie dans des batteries de type supercondensateurs (appelés parfois supercapacités) lorsque les cabines sont en descente, pour que cette énergie soit ensuite réutilisée à la montée suivante. Le projet a été confié à Bartholet France, pour le système de téléphérique, et à Seirel Automatismes, spécialiste des équipements électriques et d'automatismes de sécurité, pour le transport par câble. «
Afin de recentrer la ville sur les bords de la rivière Penfeld, Brest Métropole a mis en service le 19 novembre dernier un téléphérique urbain particulièrement innovant, dont le but est de renforcer les échanges entre les deux rives. D'une portée de 420 mètres, il permet de relier en trois minutes le centre-ville au nouveau quartier des Capucins.
Le cœur du système, l'entraînement des câbles de traction, est ainsi piloté par deux moteurs asynchrones Leroy-Somer IMfinity LC 315 (300 kW, 1500 tr/mn, 460V) de dernière génération avec refroidissement liquide, montés en maître-esclave sur le même arbre. Cette installation offre la possibilité supplémentaire d'une double redondance, puisqu'un seul des deux moteurs suffit à la poursuite de l'exploitation, en mode dégradé (vitesse inférieure). Les moteurs sont commandés par deux onduleurs Powerdrive MD2S Leroy-Somer, eux-mêmes alimentés par des redresseurs synchrones Powerdrive MD2R connectés au réseau électrique. Un convertisseur DC, également issu de la gamme Leroy-Somer, permet de gérer le fonctionnement des supercondensateurs M65V385F développés par Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré (
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Silence et compacité
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Des gains significatifs
Les variateurs Powerdrive MD2 de Leroy-Somer employés pour cette application sont utilisés dans leurs trois modes de fonctionnement : régénératif AFE, onduleur moteur et DC/DC en gestion de stockage d'énergie.
Le trajet de ce téléphérique se prête plutôt bien au développement d'un système régénératif de récupération de l'énergie, car il s'effectue d'abord en montée, puis en descente, les points de départ et d'arrivée étant à une altitude équivalente. De l'énergie est consom-mée pour arriver au point sommital de la ligne. Une fois ce point franchi, la phase de descente constitue une source d'énergie de freinage réinjectable dans le système pour alimenter à nouveau la montée, réduisant ainsi la facture éner-gétique d'une manière très significative (