En 2004, la Délégation Générale pour l’Armement lançait SINAPSE (Solution Informatique à Noyau Avancé Pour une Sûreté Élevée), un projet visant l’élaboration d’une solution de virtualisation pour les applications militaires et gouvernementales. Dans ce contexte, la société Bertin Technologies, maître d’œuvre du projet, était chargée de développer un hyperviseur hautement sécurisé.
Fin septembre 2009, l’hyperviseur Polyxène est dévoilé. Il s’agit du premier hyperviseur français à être certifié niveau 5 selon la norme ISO/IEC 15408 (il reçoit la certification Common Criteria Evaluation Assurance Level 5, ou CC EAL5). Cela signifie qu’il assure une sécurité de très haut niveau dans la séparation des réseaux, afin que des applications de criticités différentes puissent être exécutés simultanément sur une même plateforme matérielle. Polyxène pourra être installé sur des postes dits “multi-sensibles” (un seul ordinateur pour accéder à des informations avec plusieurs degrés de confidentialité), mais aussi sur des systèmes embarqués ou sur des systèmes mobiles durcis.
Ce nouvel hyperviseur sera notamment utilisé par l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information), agence française créée en juillet 2009 dans le but de détecter les attaques informatiques et de lutter contre la cyber criminalité. Selon Patrick Pailloux, directeur général de l’ANSSI, « disposer d’un système d’exploitation et d’un hyperviseur sécurisés est une nécessité de premier plan pour la stratégie défensive de la France ».
Si Polyxène a été développé pour le compte de la DGA, son domaine d’application dépasse le cadre strictement militaire. Les industriels de l’aéronautique en général, tout comme ceux de l’espace, de la santé et des télécoms, pourront bénéficier de cette virtualisation hautement sécurisée. A terme, ce seront également les secteurs de la banque et des assurances qui profiteront de cet hyperviseur. (octobre 2009)