Il existe des dizaines de milliers de procédés de combustion en service dans le monde, qui vont des incinérateurs de déchets d'une petite capacité aux très grandes centrales électriques. Des industries aussi différentes que les raffineries, la pétrochimie, l'industrie chimique des produits intermédiaires, la production d'énergie et l'industrie métallurgique utilisent divers fours, chaudières, fours à chaux, réchauffeurs de procédé à combustible, incinérateurs et oxydeurs thermiques dans leurs opérations. Une combustion efficace est indispensable pour optimiser le procédé, garantir la sécurité de l'installation, et plus généralement celle de l'usine, ainsi que pour réduire les émissions de gaz combustibles et à effet de serre indésirables dans l'atmosphère. Il s'agit par ailleurs de réaliser des économies significatives sur les coûts de carburant.
Rien de tout cela ne serait possible si les procédés de combustion ne disposaient d'aucunes mesures fiables du dioxygène (O2 ). Une flamme avec un excès de combustible ou une flamme riche en air est en effet source de gaspillage. Une flamme riche en combustible suscite également des problèmes supplémentaires de sécurité et augmente les émissions de monoxyde de carbone (CO). Dans le cas d'un excès d'air, les conséquences sont un refroidissement excessif qui se traduit par une combustion inefficace et une augmentation des émissions d'oxydes d'azote (NOx) et de soufre (SOx).
Que ce soit pour un incinérateur de déchets, une raffinerie ou une grande centrale électrique, tous les procédés de combustion mettent en œuvre des fours, des chaudières ou des systèmes de réchauffage. Le contrôle et l'optimisation de la combustion ne peuvent être obtenus que par l'obtention de mesures fiables du dioxygène (O2 )etdumonoxyde de carbone (CO).
Une combustion optimale est obtenue quand le juste excédent d'air est présent pour garantir une combustion complète (
L'essentiel
Jusqu'à récemment, la mesure du dioxygène (O2 ) dans les applications de combustion était du ressort quasi exclusif des sondes catalytiques et à oxyde de zirconium. P Mais les limitations de ces technologies traditionnelles ont poussé les fabricants à développer des analyseurs à diode laser ajustable (TDL). P La fiabilité inhérente de ces analyseurs, et désormais des sondes TDL, leurs performances et leur réactivité accrues en font une solution de plus en plus attrayante pour optimiser les procédés de combustion. |
Evidemment, dans la réalité, certains paramètres, voire tous en même temps, peuvent changer, entraînant une modification considérable du seuil et, par conséquent, du niveau optimal d'excès d'air, pour garantir une efficacité optimale. La figure 1b montre comment la modification des paramètres peut influencer la courbe d'efficacité de la combustion, en changeant effectivement le point d'efficacité maximum et le seuil. Parmi les facteurs susceptibles d'intervenir sur le seuil, on trouve les changements de la composition et/ou du type de carburant et de sa valeur calorifique, les modifications de sa masse volumique, la variation de charge, les changements de conditions atmosphériques, en particulier l'humidité relative qui va jouer sur l'air utilisé pour la combustion ainsi que l'état des brûleurs (leur encrassement, par exemple) et l'usure générale du système de combustion dans son ensemble.
Contrôler le O2 uniquement, ou le O2 et le CO
Lorsqu'une mesure du dioxygène seule est mise en œuvre pour le contrôle du procédé de combustion, le niveau d'excès d'air idéal du système est normalement déterminé, en premier lieu, grâce à une modélisation ou à partir des données fournies par le fabricant du brûleur ou du four. L'utilisateur fixe ensuite un niveau d'excès d'air légèrement supérieur pour s'assurer la marge de sécurité dont on a parlé auparavant. L'augmentation de l'excès d'air au-delà de la valeur idéale dépend en grande partie de la confiance que l'opérateur a dans l'analyse de O2 .Une mesure fiable et précise de ce paramètre est donc indispensable afin de garantir la meilleure efficacité et le maintien de la sécurité. Si la fiabilité dans la mesure n'est pas totale, la combustion se fait alors généralement avec un excès d'air, ce qui exige du carburant supplémentaire et donc augmente significativement les coûts.
Pour illustrer les coûts entraînés par un procédé de combustion inefficace, on peut s'appuyer sur les estimations suivantes. Le coût supplémentaire en carburant est de 1 % pour chaque tranche de 1,5 % d'excès d'air et de 1 % pour chaque tranche de 0,2 % d'excès de CO. Quand il s'agit de procédés de combustion à grande échelle, ces coûts peuvent donc devenir considérables. Un industriel faisant le choix d'optimiser l'efficacité de son process peut ainsi compter sur l'amortissement des coûts d'achat et d'installation des instruments de mesure en quelques mois de fonctionnement seulement…
Il est de plus en plus fréquent de rencontrer des installations où des mesures de gaz combustibles sont ajoutées à celle de dioxygène dans le but d'améliorer encore l'efficacité et de réduire les émissions atmosphériques. Il s'agit en fait de pouvoir contrôler la compensation de monoxyde de carbone. Ici aussi, il est évident que le point de contrôle idéal (l'efficacité maximale) se situe juste au-dessus du niveau auquel l'élévation de la concentration en CO commence à se produire alors que les conditions de la combustion évoluent vers la région de la flamme riche en combustible. Cette élévation de CO est très rapide et des pics très élevés de CO se produisent alors que le niveau de dioxygène (l'excès d'air) est réduit (
Dans de nombreux brûleurs modernes, qui se distinguent par une haute efficacité et un faible niveau de NOx, les niveaux de CO peuvent augmenter très rapidement, passant généralement de moins de 10 ppm(v) [partie par millions en volume] à plusieurs centaines de ppm(v) pour un changement de quelques milliers de ppm(v) seulement dans la valeur de O2 .D'où la nécessité d'obtenir une analyse de CO qui réagisse rapidement pour pouvoir contrôler avec succès le seuil de compensation. Une analyse de CO lente, ou découlée de la mesure de dioxygène conduira à un contrôle de compensation imprécis et à une surcompensation ou une sous-compensation de l'excès d'air et produira aussi des conditions de combustion constamment instables.
D'abord, des analyseurs extractifs
Lorsqu'ils ont voulu optimiser et contrôler la combustion de leur procédé, les premiers industriels ont parfois utilisé des technologies extractives telles que les analyseurs paramagnétiques de O2 et les analyseurs infrarouges non dispersifs (
Il peut encore s'agir de raisons liées aux aspects de mise en œuvre et de maintenance: des exigences de maintenance élevées pour les systèmes de conditionnement d'échantillons; le blocage des lignes de prélèvement; l'éventuelle défaillance des lignes chauffées; l'encrassement possible des cellules extractives. Sans compter non plus le coût d'achat d'un analyseur extractif avec des cellules chauffées, ou encore celui des systèmes d'échantillonnage et des lignes chauffées. Toutes ces contraintes et les coûts qui leur sont associés ont conduit, dans les années 1970 et 1980, au développement d'analyseurs de combustion de O2 basés sur une sonde à oxyde de zirconium.
Cette technologie permettait en effet de mesurer la concentration en dioxygène d'une manière in situ et, bien qu'étant moins précise que les analyseurs paramagnétiques, elle offrait des résultats en adéquation avec les exigences de la plupart des applications.Avec l'augmentation des coûts du carburant et le début de la prise en compte des questions environnementales, l'intérêt pour le contrôle de compensation du CO s'est accru. Les analyseurs dotés de sondes à oxyde de zirconium ou ceux dotés d'une simple sonde de combustion catalytique (généralement basés sur la technologie pellistor;
Les sondes à oxyde de zirconium ont aussi des limites
Il est plus facile d'appréhender le fonctionnement d'une cellule de mesure à oxyde de zirconium, qui peut être vu comme une «balance à oxygène». L'oxyde de zirconium est un matériau céramique et, en tant que tel, c'est un bon isolant électrique. Pour que la cellule «travaille», la résistance inhérente au débit du courant électrique doit d'abord être réduite. On obtient cette réduction en chauffant le zirconium à une température élevée (
La sonde GPro 500 en quelques chiffres
L'analyseur de dioxygène (O2 )GPro 500 de Mettler-Toledo est une sonde à diode laser ajustable ( Longueur de chemin effective (EPL): 100, 200 et 400 mm Limite de détection: 0,01% en volume de O2 ,ou100ppm(v), avec une longueur de chemin de 1m et des conditions ambiantes standard (aucune charge de poussières, gaz sec, O2 en N2 ) Précision: 2% de la valeur affichée ou 100 ppm Linéarité supérieure à 1% Dérive inférieure à 2 % d'étendue de mesure entre les intervalles de maintenance Répétabilité: ±0,25% de la valeur affichée ou 0,05% Temps de réponse (T90; O 2 en N2 21%->0%): moins de 2 s Interfaces: RS-485 (sonde), relais, 2 entrées et 4 sorties 4-20 mA (M400) Agréments: IP65, Atex, FM… |
L'exigence de haute température crée en effet de multiples modes de défaillance, y compris celles du chauffage et de la sonde de température, la fissuration du disque de zirconium (fissures dues au choc thermique), le «pelage»del'électrode,c'est-à-direqu'elle se détache du disque de zirconium. Ce phénomène se produit en général dans des conditions de réduction et, en particulier, lorsque la sonde est exposée à des gaz corrosifs tels qu'un composé soufré. En plus de ces modes de défaillance catastrophiques, le catalyseur utilisé à la surface du disque peut également être facilement contaminé ou inhibé, ce qui provoque alors des pertes de sensibilité et de réponse de la sonde et exige donc, normalement, son remplacement. En raison de toutes ces limitations, la durée de vie que l'on peut attendre d'une sonde à oxyde de zirconium est d'environ trois ans, voire moins encore avec des applications plus agressives.
C'est ainsi que sont apparus sur le marché les premiers analyseurs à diode laser ajustable, ouTDL (
C'est ainsi que les analyseurs TDL ont progressivement remplacé les technologies extractives telles que les analyseurs paramagnétiques de O2 et les analyseurs infrarouges. Une tendance que l'on rencontre de plus en plus souvent sur le marché de la mesure des gaz. Cette acceptation a été en grande partie due au fait que les utilisateurs exigent une maintenance réduite des équipements, en plus d'une grande sélectivité et de temps de réponse courts. Un analyseur TDL ne requiert en effet pas de système de conditionnement d'échantillon ni de routines d'étalonnage fréquentes et coûteuses. Ces atouts permettent ainsi de réduire de 60% le coût de possession d'un analyseur TDL sur l'ensemble de sa durée de vie.
Des premiers analyseurs aux sondes TDL
La plupart des analyseurs TDL sont toutefois basés sur des conceptions de type
Une telle sonde utilise un traitement rapide des signaux et les dernières techniques en matière de conception optique. Le système consiste en une source laser combinée amovible, un spectromètre à diode laser ajustable et une sonde qui est directement installée dans le flux de gaz. Le faisceau laser traverse la sonde pour aller se réfléchir sur un réflecteur optique (un cube d'angle) et revenir vers le récepteur placé dans la tête du capteur (
Par ailleurs, la technique de mesure à spectroscopie d'absorption directe (
En conclusion, on peut affirmer que les analyseurs à diode laser ajustable repré-sentent désormais, de plus en plus souvent, le meilleur choix pour un nombre croissant d'applications en matière d'analyse des gaz, au détriment des analyseurs de gaz extractifs. Et ils concurrencent également de plus en plus fréquemment les analyseurs reposant sur les technologies catalytiques et à oxyde de zirconium dans les applications de combustion, pour des raisons de coûts d'installation et de maintenance, de performances, etc. Avec les sondesTDL, les utilisateurs bénéficient des principaux avantages de la technologie à diode laser ajustable sans les inconvénients liés à un débit élevé de gaz de purge ni les difficultés d'alignement.