Mathworks a annoncé les dernières versions de Matlab et de Simulink. Celles-ci se distinguent notamment par des nouvelles fonctionnalités facilitant l’utilisation de ces environnements pour le calcul et la simulation.
Ce n’est pas parce que l’on est un langage pour le calcul scientifique reconnu ni un environnement graphique de simulation tout aussi fameux que l’on ne doit pas soigner son ergonomie. C’est même devenu essentiel à l’heure du travail collaboratif et vu la complexité grandissante des projets. Comme le rapporte Kent Helfrich, directeur exécutif des logiciels et contrôles électroniques chez General Motors : « Nous disposons de 16 centres de développement à travers le monde chargé de concevoir les lignes de produits logiciels embarqués pour l’ensemble de notre gamme de véhicules. Ce qui représente plus de 1000 concepteurs et utilisateurs de ces outils logiciels ». Ainsi, la dernière version R2012b, de Matlab et de Simulink proposent de nombreuses nouveautés qui visent à améliorer leur utilisation et la navigation au sein de ces deux environnements logiciels.
Nouvel éditeur Simulink
Simulink, l’environnement graphique de simulation et de conception par modélisation destiné aux systèmes dynamiques et embarqués multi domaines, se pare d’un nouvel éditeur. Première nouveauté, un système de gestion des fenêtres par onglets tel que l’on retrouve dans les navigateurs Internet. Rappelons que la programmation s’effectue en reliant des blocs entre eux. Il est donc plus facile d’accéder au contenu d’un bloc et de passer de l’un à l’autre. Il est également possible de cliquer pour un bloc pour visualiser son contenu fonctionnel. Une barre d’exploration simplifie également la navigation dans un modèle. Grâce à des badges placés sur un bloc, on peut identifier et examiner les sous-systèmes masqués. Ces nouvelles fonctionnalités facilitent incontestablement l’usage de Simulink. Cela sera d’autant plus sensible pour les gros projets. « Ils seront ainsi plus lisibles et plus faciles à partager. On voit mieux comment le système s’articule. Cela sera encore plus sensible lorsque l’on veut tester tout l’environnement du système et que l’on a à faire à des dizaines de milliers voire des centaines de milliers de blocs », indique Ascension Vizinho-Coutry directrice technique chez Mathworks. Surtout que les concepteurs des modèles ne sont pas toujours leurs utilisateurs. Les programmes seront encore mieux architecturés puisque Simulink propose dorénavant un outil de routage automatique des connexions entre blocs. L’agencement des blocs et leur interfaçage est ainsi optimisé. « Le système fait des propositions pour aligner les blocs et placer les liens de façon plus cohérente. Lorsque deux blocs doivent fonctionner en parallèle par exemple, il ne faut pas qu’ils se superposent », note Ascension Vizinho-Coutry. Enfin, une autre nouveauté va simplifier les opérations de débogage. Des points d’arrêts peuvent être placés et les conditions d’arrêt paramétrés pour visualiser en temps réel les valeurs de sorties des blocs lors de la simulation. Il est alors possible de lancer la simulation puis de se déplacer de plusieurs pas vers l’avant et vers l’arrière (en cliquant sur un icône de marche avant ou arrière) pour analyser le comportement du système. On peut ainsi accéder aux différents états et valeurs avant l’arrêt.
Une barre d’outils pour Matlab
De son côté, Matlab, environnement de programmation pour le développement d’algorithmes, l’analyse des données, leur visualisation et le calcul numérique, n’est pas en reste. A l’instar du ruban que l’on trouve sur la partie supérieur des fenêtres de Word ou encore d’Excel, il est dorénavant doté d’une barre d’outils qui réunit les icônes pour les fonctionnalités les plus utilisées et les rend ainsi plus accessibles. Elle permet notamment de sélectionner le type de tracé que l’on souhaite exploiter pour l’affichage des données. Via l’onglet « Apps », l’utilisateur pourra accéder à une bibliothèque d’applications classée par thématiques et les ranger dans son volet des favoris. Il pourra ainsi exécuter des tâches courantes sans écrire de code. Il lui est possible de concevoir une application qui lui est propre. Un outil permet en quelques clics de la définir, de la paramétrer et de l’associer avec toutes les données et les ressources nécessaires à son fonctionnement pour la packager en tant qu’application qu’il sera aisé de réutiliser ou de partager. Enfin, cette nouvelle version de Matlab offre la possibilité d’inclure des applications (ou Apps) dans la galerie, d’importer des données à partir de fichiers texte à l’aide de l’outil d’importation et de corriger les erreurs de frappe depuis la fenêtre de commande.
Youssef Belgnaoui