Encore un gros coup pour la division Automation & Drives de Siemens : elle vient en effet d’annoncer qu’elle allait prendre le contrôle de la société américaine UGS, spécialisée dans les logiciels et services de gestion de cycle de vie des produits (PLM, Product Life Management). Le montant de la transaction, qui inclut la reprise de la dette existante, s’élève à 3 milliards de dollars. UGS était détenu par trois fonds d’investissement (Bain Capital, Warburg Pincus et Silver Laker Partners).
UGS (7.300 personnes, 1,2 milliard de dollars de chiffre d’affaires environ) est surtout connu à travers ses “marques” Tecnomatix (CAO/CFAO, simulation de process) et US Data (progiciels de MES).
Il s’agit d’une acquisition très importante, qui va permettre à Siemens A&D de proposer une panoplie complète de logiciels dans le domaine de l’usine numérique. Il n'empêche que des experts chez Audoin Consultants et Ovum, cités par Les Echos, doutent de la réussite de l’intégration de UGS dans Siemens. Bernard Charlès, Président de Dassault Systèmes (le concurrent direct de UGS) parle quant à lui de “non événement” et que sa société ne pâtirait pas de cette annonce car dans une entreprise, ceux qui achètent les logiciels ne tiennent pas compte des marques de matériels qu’ils ont chez eux. Autre point de vue, Dick Slansky, analyste chez ARC, estime que Siemens devra changer d’approche : "Siemens a une organisation centralisée. Si les dirigeants de la société veulent imposer ce mode de fonctionnement à UGS, c’est comme s’ils se tiraient une balle dans le pied". Ce qui est handicapant mais pas mortel.
Il est certain que le monde du logiciel est assez différent de celui du matériel. Mais en matière d’intégration de sociétés de logiciels, Siemens A&D a acquis une expérience lors du rachat de l’italien Orsi, il y a quelques années de cela, et qui lui vaut aujourd'hui d'avoir une solide offre de MES (Manufacturing Execution System)… (Janvier 2007)