Pour la version 5 du logiciel de métrologie Gessica, le Cetim a amélioré son outil avec des fonctionnalités et des modules supplémentaires. Il a surtout entièrement redéveloppé la plate-forme pour des raisons de pérennité, de convivialité et de performances.
Tout le monde ne le sait peut-être pas – les lecteurs de Mesures, eux, ne seront pas surpris – mais le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) est également un éditeur de logiciels depuis plus de vingt ans. Il vient d’ailleurs de dévoiler la version 5 de son logiciel de métrologie Gessica destiné à la gestion des moyens d’essais et à l’aide à l’étalonnage. Bien souvent, l’introduction d’une nouvelle version n’est l’occasion que de corriger quelques bugs informatiques et d’ajouter des fonctions supplémentaires. « C’est également le cas, mais nous avons surtout profité de la version 5 pour reprogrammer entièrement la structure et la forme des fichiers, en utilisant d’ailleurs le langage C# et le moteur de base de données SQL Server », explique Christian Verney, ingénieur technico-commercial au sein du pôle “métrologie-expertise-étalonnage” du Cetim.
La refonte totale de Gessica a été rendue nécessaire par l’évolution récente des outils matériels et logiciels informatiques, et notamment le passage à Windows 7, 64 bits. Certains utilisateurs allaient alors être confrontés au risque d’une incompatibilité entre Gessica, dont la version 4 était conçue pour une architecture 32 bits, et leurs nouveaux serveurs, par exemple. Avec la version 5, il n’y a plus de souci à se faire en termes de portage et de compatibilité. A cela s’ajoutent une plus grande robustesse en réseau – Gessica fonctionne désormais en mode client/serveur –, une meilleure compatibilité avec l’environnement Windows et la possibilité de gérer des données de base communes ou spécifiques de manière complètement indépendantes.
Une prise en compte plus fine des ensembles
Les utilisateurs habituels du logiciel de métrologie vont par ailleurs bénéficier de l’apport de petites touches supplémentaires à leur outil, comme une interface graphique plus conviviale, la possibilité de sauvegardes automatiques, l’exportation automatique au format XML de tables, un module de consultation personnalisée de l’affichage du planning encore plus souple à utiliser que les modèles de consultation de la version 4, etc. « Il est également possible de gérer toutes les dates d’étalonnage d’un ensemble d’instruments de mesure (appareils multicotes, bancs d’essais…) et de chaque appareil, en privilégiant la date la plus proche, par exemple. La prise en charge par le logiciel permet ainsi de soulager en partie l’opérateur », décrit Christian Verney. Le compteur de dates est désormais programmable au jour près, et non plus seulement au mois ou à l’année près, ce qui pouvait amener à des dérives.
Au niveau de la gestion des ensembles, les différentes améliorations apportent un gain significatif en termes de traçabilité. On peut désormais rattacher, dans la fiche de vie, un instrument de mesure à différentes familles de produits, ce qui garantit une identification immédiate de tous les produits concernés en cas de non-conformité de l’instrument de mesure. La notion d’ensembles joue également un rôle important dans l’attribution/affectation : le déplacement d’un ensemble à l’état “associé” met à jour automatiquement l’attribution/affectation des éléments de l’ensemble.
Une foultitude de normes
En plus du redéveloppement des modules techniques et d’assistance à l’étalonnage existants, le Cetim a notamment ajouté des modules supplémentaires pour intégrer de nouvelles normes (vérificateurs de calibres filetés tampons et bagues, mises à jour pour les jauges de profondeur et les pieds à coulisse…), en conservant toujours les plus anciennes, et de nouveaux instruments de mesure (micromètres d’intérieur à trois touches et jauges de profondeur à coulisseau). « Pour les calibres filetés, nous avons également intégré de nouvelles formules simplifiées pour les calculs des diamètres sur pige. L’objectif était d’améliorer les précisions de calcul à 2.10-4 près par rapport aux formules exactes de la norme XPE 03-110 », poursuit Christian Verney.
Compte tenu de la foultitude de normes (calibres, micromètres, comparateurs, normes européennes, américaines, anglaises…) et de leurs différences, le centre technique a pensé aux personnes en charge de l’étalonnage pour qui les normes peuvent faire peur. Le Cetim a en effet amélioré la traçabilité entre ce que fait le logiciel et comment il le fait, en affichant par exemple la norme utilisée pour que tout soit le plus clair possible pour l’opérateur.
Cédric Lardière