La caméra de thermographie infrarouge 885 de Testo se distingue par plusieurs fonctionnalités innovantes. Parmi elles, un outil destiné à accroître artificiellement la résolution du détecteur pour réaliser des analyses plus fines.
Le marché de la thermographie infrarouge est multiforme. Des caméras les plus simples aux outils d’expertise les plus complexes, il existe une offre riche et variée, destinée à couvrir tout type de besoins. Pour les grands fournisseurs du domaine, toute la difficulté consiste sans doute à trouver des créneaux où ils peuvent encore faire la différence. Ces dernières années, ils se sont ainsi lancés dans une bataille des prix pour rendre la thermographie plus accessible. Tous ont aussi ajouté à leur offre des fonctions destinées à superposer les images infrarouges et visibles. Cette fois-ci, c’est dans la haute résolution qu’ils ont, semblent-ils, décidé de creuser l’écart. La caméra 885 que vient d’introduire Testo intègre ainsi une fonction originale pour accroître artificiellement le nombre de pixels du détecteur. Le principe, breveté par la société, s’inspire d’une manipulation bien connue : réaliser plusieurs images différentes d’une même scène, et les recombiner par un algorithme spécifique pour former une seule image de meilleure résolution. Pour cela, la caméra 885 exploite les mouvements naturels de la main durant la mesure. Au moment où l’utilisateur réalise son contrôle, la caméra prend en fait une succession rapide de cinq images (légèrement “décalées” grâce au mouvement de la main), et les convertit en une seule image de résolution élevée. « Si l’on choisit d’activer cette fonction, on multiplie le nombre de pixels par quatre, explique Philippe Guérin, responsable thermographie chez Testo. Autrement dit un détecteur de 320x240 pixels, comme celui qui équipe la caméra 885, fournit en réalité une résolution de 640x480 pixels ». L’intérêt, on le comprend, est de visualiser un plus grand nombre de détails pour réaliser un diagnostic plus approfondi. Malgré tout, il n’est pas question de remplacer totalement les caméras qui offrent un détecteur de 640x480 pixels. En effet la résolution spatiale (IFOV) est légèrement inférieure à celle que l’on obtient avec une caméra d’une gamme supérieure. Mais « cette fonction permet surtout à l’utilisateur d’affiner au maximum l’image pour un coût réduit », précise Philippe Guérin.
Faciliter l’archivage
Autre fonction originale de la caméra 885, un outil de “reconnaissance du site”. Avant de réaliser sa série de mesures, l’utilisateur peut créer sur son PC une arborescence listant les lieux (ou les équipements) qu’il va inspecter. Il associe à chacun un pictogramme, qui est ensuite installé à demeure sur l’équipement contrôlé. Une fois qu’il est sur site, il n’a qu’à associer l’image infrarouge qu’il prend à l’un de ces symboles. Ainsi les images seront automatiquement enregistrées au bon endroit dans le logiciel. Grâce à cette fonction, l’utilisateur gagne du temps dans le tri et l’archivage de tous ses thermogrammes. On retrouve également sur le modèle 885 une fonction d’assistant panoramique, qui “assemble” plusieurs images d’un site ou d’un équipement de grandes dimensions, pour le visualiser entièrement sur le même thermogramme.La caméra fournit à l’utilisateur des repères pour prendre les différentes images sans superposition. Un algorithme de calcul reconstitue ensuite la scène dans son ensemble. Ainsi, toutes les variations de température sont observées sur un seul thermogramme. Elles sont donc plus facilement interprétées.
Enfin la caméra se distingue par son ergonomie. L’écran, par exemple, est rotatif et pivotant. De même la poignée pivote. Et il est possible de piloter la caméra à partir des touches situées sur la poignée ou directement sur l’écran tactile. La caméra 885 est destinée aux expertises dans le domaine du bâtiment, du photovoltaïque et de l’industrie. Elle est disponible à un prix compris entre 7 000 et 9 400 euros. Précisons en outre que la fonction d’accroissement de la résolution est désormais aussi disponible sur les caméras 875/876 et 881/882 du fabricant, grâce à une simple mise à jour du logiciel.
Marie-Line Zani Demange