Omron a présenté ses grandes orientations technologiques pour les dix ans à venir. Les prochaines générations d’automates du constructeur japonais seront livrées avec une interface EtherCAT pour les applications déterministes et une interface EtherNet/IP pour la connexion au système d’information de l’entreprise.
Afin d’anticiper les besoins des industriels pour les dix prochaines années, Omron s’est d’abord penché sur la décennie qui vient de s’écouler. « Ç’en est fini des solutions à base de bus de terrains verticaux et isolés les uns des autres, lance Philippe Vesse, responsable marketing chez Omron France. Premier constat : les composants d’automatismes doivent être capables de communiquer efficacement entre eux, pour faciliter le travail des constructeurs de machines et leur permettre d’atteindre des cadences toujours plus élevées. Second constat : les systèmes automatisés s’ouvrent de plus en plus au monde de la robotique, ce qui implique davantage de contraintes de sécurité et un contrôle de mouvement toujours plus rapide. Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de remettre en question notre stratégie en matière de communication industrielle. » Le constructeur a choisi de se désengager de Mechatrolink II, son réseau de terrain historique, au profit de deux protocoles plus modernes. La stratégie retenue consiste à déployer des réseaux EtherCAT à l’intérieur des machines, et à mettre en place un réseau EtherNet/IP pour la communication entre ces réseaux machines et le système d’information de l’entreprise. « Pour le choix du réseau de terrain, nous avons tout simplement choisi le protocole qui nous semblait à ce jour le plus rapide, de manière à ne pas être limité par la suite, explique Olivier Ledey, chef produit pour la gamme Automation chez Omron. Nous avons donc mis au point une architecture de référence, correspondant aux besoins typiques de nos clients, afin de mesurer les performances des principaux protocoles. Celui de Beckhoff s’est rapidement imposé. » Bien entendu, le constructeur japonais continuera de proposer des coupleurs réseau pour la plupart des protocoles du marché, de manière à ce que les clients puissent utiliser les automates Omron sur d’autres réseaux, mais désormais le message est clairement de mettre en avant EtherCAT.
Les prochaines générations d’automates Omron intégreront donc de un à deux ports EtherCAT (pour créer des topologies Daisy Chain, plus économiques en termes de câblage) et un port EtherNet/IP. Ce dernier servira à relier les machines aux différents systèmes MES ou ERP. « EtherNet/IP est parfaitement dimensionné pour les échanges de gros volumes de données, poursuit Olivier Ledey. Ce protocole régi par l’ODVA (Open DeviceNet Vendors Association) a déjà été adopté par Rockwell Automation et Schneider Electric, ce qui garantit sa pérennité à long terme. Enfin, outre la remontée des données, il servira également à la programmation de nos automates, et à relier les composants de sécurité avec l’automate et l’IHM. »
Frédéric Parisot