Lecroy annonce une gamme de générateurs arbitraires tout à fait singulière. Elle se démarque notamment par ses modèles quatre voies et ses deux modes de génération laissés au choix de l’utilisateur.
Marque d’oscilloscopes reconnue, Lecroy veut désormais se faire un nom dans le domaine des générateurs arbitraires où il fait son grand retour. « Nous disposions de ce type d’instruments dans notre catalogue. Mais cette gamme de produits a été arrêtée il y a 15 ans », indique Jean Laury, directeur commercial de la filiale française. Ce retour n’est évidemment pas fortuit. L’entreprise compte surfer sur la vague de croissance du marché des générateurs arbitraires qui a doublé entre 2002 et 2007 passant de 54 millions de dollars à 103 millions de dollars. Et cette croissance devrait se poursuivre puisque ce marché pourrait atteindre 122 millions de dollars en 2011. Les deux leaders du domaine, Tektronix et Agilent s’en partagent un peu plus de la moitié : respectivement 33 % et 26 % en 2007. Lecroy veut donc s’y faire une place au côté de ses traditionnels concurrents du domaine des oscilloscopes en lançant la gamme Arbstudio 1100.
Il entre toutefois sur ce marché avec des instruments qui se démarquent de leurs concurrents sur plusieurs aspects. Tout d’abord, il ne s’agit pas d’instruments avec une face avant classique mais de modules qui se connectent à un PC via leur liaison USB. « Le logiciel de Arbstudio s’exécute sur un PC externe, ce qui libère l’utilisateur de toutes les limitations liées à un écran intégré de petite taille, typiquement proposé par les produits concurrents. Une fenêtre simple est prévue pour la création de courbes basiques, et un menu de contrôle dédié vient supporter les configurations de signaux modulés (PWM) », explique Jean Laury. La partie principale du logiciel dispose d’une page de démarrage avec des exemples pour la création de courbes plus ou moins complexes, ainsi que des raccourcis pour accéder aux projets les plus récents. Dès le début de la création d’une courbe, le résultat graphique s’affiche avec la possibilité d’éditer tout ou partie du signal résultant.
Autre singularité : l’utilisateur choisit pour chacune des voies le mode de génération DDS ou AWG alors qu’en général les générateurs arbitraires ne possèdent que l’un ou l’autre de ces deux procédés. La synthèse numérique directe (DDS, Direct Digital Synthesis) est la plus couramment proposée sur ce type d’instruments. Associée à un générateur de fonctions, elle présente quelques limites. Plus on va vite, moins on peut utiliser de mémoire. Alors qu’avec les méthodes dites AWG (Arbitrary Waveform Generator) qui mettent en œuvre comme les oscilloscopes, mais dans un processus inverse, une mémoire, une horloge et un convertisseur, il est possible de générer des séquences à grande vitesse sans restriction de mémoire.
Lecroy se distingue sur un autre point. Alors que la plupart des instruments possèdent une ou deux voies, seule une poignée d’entre eux en propose quatre. La gamme Arbstudio est composée d’un modèle de deux voies et d’un autre de 4 voies. De plus pour chacun d’entre eux, une version est proposée doté de 18 voies pour la génération de pattern pour le premier et de 18 ou 36 voies pour le second. « Par ailleurs, les versions 4 voies de Arbstudio disposent d’un bus de synchronisation pour connecter jusqu’à 8 générateurs ensemble, ce qui fait un total maximum de 32 voies complètement synchronisées », précise Jean-Laury.
Ces instruments affichent une bande passante de 125 MHz en mode AWG et 110 MHz en DDS pour la génération de signaux avec une cadence d’échantillonnage 250 Méch./s par voie, une résolution de 16 bits et 2 Mpoints de mémoire par voie. Leur prix s’étale de 2 490 euros à 4 990 euros.
En lançant la gamme Arbstudio, Lecroy montre aussi sa volonté de s’implanter sur le marché de l’instrumentation USB. Volonté d’autant plus marquée qu’il lance parallèlement Logicstudio, un analyseur logique piloté par PC via une liaison USB.
Analyseur logique USB
Ce module est doté de 16 voies. Il dispose d’une vitesse d’échantillonnage de 1 Géch./s sur 8 voies et 500 kéch./s sur 16 voies, d’une bande passante de 100 MHz et d’une profondeur mémoire de 40 kpts/voie sur 8 voies et 20 kpts/voie sur 16 voies. Le logiciel qui le pilote délivre un affichage dynamique des courbes, des outils pour le débogage numérique, comme des curseurs, des fonctions de zoom, la gestion des courbes, un mode de persistance d’affichage et une fonction “history” pour rejouer les données capturées et des capacités d’analyse des protocoles I2C, SPI et UART et de gestion du déclenchement et du décodage sur les bus. De plus, LogicStudio s’interface avec la famille d’oscilloscopes WaveJet de LeCroy, en important les courbes de signaux analogiques à la volée et en les affichant simultanément, sur le même écran et de façon synchronisée, que les 16 signaux numériques, transformant ainsi le PC en oscilloscope à signaux mixtes.