Tektronix et Yokogawa ont annoncé quasi simultanément le lancement des oscilloscopes MSO 2000 et DLM 2000. Ces appareils portent presque la même référence. Mais leur principal point commun est qu’ils offrent des capacités d’analyse de signaux mixtes qui étaient jusqu’alors réservées à des modèles plus haut de gamme.
L’Américain Tektronix et le Japonais Yokogawa sont partis d’un même constat. La plupart des produits électroniques intègrent un microcontrôleur et un bus de communication. « Qu’ils soient série ou parallèle, on rencontre des bus dans de nombreuses cartes électroniques qu’elles soient destinées au secteur de l’informatique et des télécommunications ou aux produits grand public. Certains jouets électroniques vendus à moins de 30 euros mettent en jeu des signaux analogiques et numériques », assure Trevor Smith chez Tektronix. L’analyse de signaux numériques n’est donc plus réservée aux applications exigeant de très hautes cadences et de larges bandes passantes.
Les deux constructeurs ont d’ailleurs mené chacun leurs études de marché. Celle réalisée par Tektronix indique que parmi les utilisateurs d’oscilloscopes présentant des bandes passantes inférieures à 300 MHz, 60 % d’entre eux effectuent des mesures numériques sur des bus série et 49 % sur des bus parallèles. Celle conduite par Yokogawa auprès de 450 utilisateurs japonais révèle que seuls 32 % d’entre eux estiment n’avoir pas besoin d’entrées numériques alors que 26 % expriment le besoin de 4 voies, 10 % de 8 voies, 15 % de 16 voies, 13 % de 32 voies et 4 % de 64 voies.
Avec sa gamme DLM 2000, le Japonais s’intéresse aux 36 % d’utilisateurs pour qui 4 à 8 entrées numériques suffisent. Les instruments de cette famille sont dotés de 8 voies logiques. Son concurrent américain a, lui, équipé les appareils de la série MSO2000 de 16 entrées numériques qui viennent compléter leurs 2 ou 4 voies analogiques selon les modèles. Yokogawa propose une configuration différente. Seuls les instruments possédant 4 voies analogiques sont équipés de 8 voies logiques. De plus, il est à noter que lorsque les entrées numériques sont employées seules, 3 voies analogiques restent opérationnelles. Il y a donc un compromis à trouver entre le nombre d’entrées analogiques et numériques.
Ces deux familles d’oscilloscopes présentent de nombreux points communs, toutefois, ils ne sont pas complètement comparables, car les choix des deux constructeurs diffèrent sur d’autres aspects techniques. La bande passante offerte par les appareils d’entrée de gamme de la famille DLM2000 démarre à 200 MHz, valeur correspondant aux modèles du haut de la gamme MSO2000. Ainsi, la série MSO2000 propose deux modèles de 100 MHz dotés de 2 ou 4 entrées analogiques et de 16 entrées numériques, et d’un modèle de 200 MHz (MSO2024) présentant 4 entrées analogiques et 16 voies numériques, commercialisé au prix de 4 520 euros. Elle est complétée par la gamme DPO2000 dont les appareils présentent des caractéristiques identiques mais sont dénués de canaux numériques. Le modèle de base (2 voies, 100 MHz) coûte 2 270 euros. La famille DLM2000 commercialisée par MB Electronique quant à elle propose des modèles de 2 et 4 voies de 200, 350 MHz et 500 MHz dont les prix démarrent aux alentours des 3 490 euros. Mais seules les instruments 4 voies sont complétés par des voies numériques. Chez Tektronix, plusieurs options sont disponibles pour l’analyse de bus numériques. Ainsi des petits modules s’insérant sur le côté du boîtier de l’appareil délivrent les fonctionnalités de déclenchements et de décodages de bus spécifique. Un module est dédié aux bus automobile (Can et Lin notamment), un autre aux liaisons RS et le dernier aux bus SPI et I2C. Pour l’analyse des signaux analogiques, ces oscilloscopes possèdent une fonction de filtrage passe-bas qui s’active par la simple pression d’un bouton en face avant. Les oscilloscopes de Yokogawa intègrent eux aussi des fonctionnalités de déclenchement sur les bus série Can, Lin, Uart, I2C et SPI.
Contrairement aux appareils classiques, toutes les voies se partagent le même bouton rotatif pour le réglage de l’amplitude. Une led de couleur indique sur quelle voie la modification est en cours.