Schneider Electric, à l’instar de ses principaux concurrents (Siemens et Rockwell), aura désormais une offre intégrée en automatismes : elle vient en effet de prendre le contrôle de l’Australien Citect.
Cette acquisition marque un renforcement de l’intérêt du groupe pour le marché des automatismes industriels. Ces derniers temps, Schneider Electric s’était surtout renforcé dans l’univers du bâtiment. Le rachat de Citect est un peu une surprise, d’abord parce que la société est en bonne santé, et ensuite parce que Schneider Electric avait à maintes reprises affirmé qu’en matière de logiciels de supervision et MES (Manufacturing Execution System), elle avait choisi de s’appuyer sur des partenaires tels que US Data (avec qui elle avait un accord OEM), les français Arc Informatique (logiciel PCVue), Ordinal (Induscreen) et Areal (Topkapi), et bien sûr Citect avec qui elle avait signé un accord de partenariat stratégique il y a quelques mois.
Désormais, elle pourra avoir une offre intégrée à l’instar de ses principaux concurrents fabricants d’automates et de systèmes de contrôle-commande (Honeywell, ABB, Emerson Process Management, Yokogawa, Foxboro/Invensys, etc).
Citect est une belle affaire, avec plus de 100.000 licences vendues à ce jour et un réseau de plus de 500 partenaires intégrateurs. La société australienne est mondialement connue, plus particulièrement dans les régions Asie/Pacifique.
Citect est par ailleurs une société en bonne santé financière : 38,2 M€ de chiffre d’affaires en 2004 (qui devrait croître d’environ 17 % cette année), 350 personnes réparties sur 19 sites, 3,6 M€ de résultat opérationnel, une trésorerie de 2,7 M€ (au 30 juin dernier), pas de dettes financières. La société a créé il y a quelques mois une filiale en France, afin d’épauler IP Systèmes, son distributeur depuis toujours.
Rappelons que le logiciel de supervision et MES de Citect est utilisé dans pratiquement tous les secteurs industriels. Il est proposé avec le langage Cicode, qui permet à n’importe quel intégrateur de développer une couche métier. Il s’agit d’un produit très ouvert : tous les drivers sont intégrés, il n’y a pas d’option. Enfin, l’outil de développement est gratuit, seuls les runtime sont payants. Schneider Electric a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait investir dans l’intégration de la gamme de logiciels Citect afin d’en faire un élément clé de son offre en automatismes industriels et de donner à ses clients existants les moyens de migrer vers une nouvelle plate-forme : en clair, les inciter à se convertir aux automates Schneider Electric.
Reste à savoir maintenant si Schneider Electric poursuivra sa coopération avec ses anciens partenaires et si oui dans quelles conditions. (Octobre 2005) (Octobre 2005)