C'est un nouvel épisode dans la bataille juridique menée depuis plusieurs années par Cognex pour défendre les utilisateurs de ses systèmes de vision. On se souvient du procès attenté (et remporté) en 2003 par la société américaine contre la fondation Lemelson. Après avoir verrouillé le petit monde de la vision industrielle en couvrant la technologie de brevets, la fondation "taxait" les industriels utilisant les systèmes de vision de la société américaine.
Cette fois-ci, c'est la société américaine Acacia qui tente de percevoir des droits sur un brevet dont elle a hérité après le dépôt de bilan de Veritec (qui l'avait déposé en 1997). Acacia a déjà menacé près de 70 sociétés utilisant des lecteurs de codes 2D de Cognex. Certains d'entre elles (Adidas, Nokia ou encore Advanced Micro Devices) ont payé. D'autres ont préféré entamer une démarche juridique.
Pour Robert Shillman, p.-d.g. et co-fondateur de Cognex, l'action d'Acacia est assimilable à une "extorsion légalisée". Le cas est toutefois plus simple que celui de Lemelson, qui impliquait à lui seul 14 brevets.
Cognex cherche à nouveau à défendre ses clients. Elle espère que la justice tranchera en sa faveur afin d'éviter que le cas se reproduise une nouvelle fois à l'avenir.
Cette démarche de s'attaquer à l'utilisateur final plutôt qu'à la source est assez curieuse. Mais pas inédite. On en connaît quelques exemples récents : des actions ont été intentées contre des utilisateurs de Kazaa, les adultes fréquentant des prostituées mineures peuvent être menacés, il est régulièrement question de condamner les parents pour des délits commis par leurs enfants, etc. (Avril 2006)