Testo présente un équipement portable qui mesure une température de surface par infrarouge et l’humidité relative de l’air ambiant. La combinaison de ces deux paramètres permet d’anticiper les risques de condensation et de moisissure.
Dans les métiers du bâtiment, quand la dernière couche est passée, on n’aime pas les petites taches noires de moisissures. Le jury du concours de l’Innovation au salon Interclima a donc été sensibilisé par la finalité de l’appareil 845 de Testo : prévenir des risques de condensation et donc de moisissures. « Pour répondre à ce besoin, Testo a combiné dans le même appareil deux mesures, qui a priori, n’ont rien en commun : une mesure de température infrarouge et une mesure d’humidité relative », explique, Philippe Weyern responsable Produits. Le module “humidité” mesure l’humidité relative mais aussi la température de l’air ambiant : d’une manière tout à fait classique, l’équipement peut alors calculer le point de rosée (c’est-à-dire la température à laquelle l’eau, présente dans l’atmosphère sous forme vapeur, est susceptible de se transformer en gouttelettes). On obtient ainsi la valeur de l’humidité absolue (en plus de celle de l’humidité relative).
La mesure de température infrarouge permet quant à elle de mesurer sans contact la température d’une surface : un mur, une conduite, une vitre, un câble électrique… Il ne reste plus qu’à l’appareil de calculer et d’afficher la différence entre le point de rosée et la température de surface. Si l’écart se réduit à trois ou quatre degrés, les risques de condensation sont bien réels, avec éventuellement, formation de moisissures. Le Testo 845 donne alors un signal d’alarme.
Commutation optique
De plus, pour répondre à toutes les applications, l’appareil est doté d’une double optique qui permet de mesurer la température de surface à grandes ou courtes distances. Des distance aussi petites que 7 cm (pour un diamètre de cible de 1 mm), des distances aussi grandes que 1,2 mètre (pour une cible de 1,6 cm) ou encore de 5 mètres (pour une cible de 13 cm). « Avec l’optique “grande distance”, on peut atteindre des bouches d’aération à 15 mètres de haut ou réaliser des contrôles à l’intérieur des conduites, indique M. Weyer. Et tout de suite après, en commutant l’optique en “cibles rapprochées”, l’appareil pourra pointer son nez sur les composants d’une carte électronique ». En plus de toute cela, le Testo 845 bénéficie de toutes les “commodités modernes” : mémorisation de 90 protocoles de mesures, connexion sur PC via USB, logiciel d’acquisition, de traitement et d’archivage des données… Il est possible encore de rajouter une sonde externe de température (type sonde K) qui permettra de déterminer le facteur d’émissivité de la surface (dans une mesure infrarouge, à une longueur d’onde donnée, on sait que la valeur de la température dépend de l’intensité du rayonnement IR reçu par l’appareil, mais aussi de l’émissivité de la surface mesurée). Le prix s’établit à 800 euros (700 euros, sans le module humidité)
Les mesures en process, une nouvelle orientation stratégique
« On va faire en sorte d’être de plus en plus présent sur les mesures en process », a prévenu Charles Leniger, directeur commercial de Testo France, au cours d’une conférence de presse. Le fabricant allemand, qui se présente depuis bientôt cinquante ans comme le “roi du portable”, a décliné ses technologies vers des équipements à poste fixe : mesure d’humidité relative, de point de rosée, de débit d’air, de pression différentielle, de température… Testo propose aujourd’hui une gamme d’instrumentation pour des applications de process, d’“utilités” (installations frigorifiques, air comprimé, chaudières…). Pour répondre aux besoins de ces marchés, la filiale française met en place de nouvelles prestations de services. Ainsi a-t-elle ouvert l’an dernier un centre technique à Paris pour la réparation et l’étalonnage des équipements de mesure. Elle a également obtenu l’accréditation Cofrac pour l’étalonnage de capteurs d’humidité relative et de température.