P our la détection de composés organiques volatiles (COV) sur les sites chimiques et pétrochimiques, les fabricants proposent des tubes réactifs pour mesures ponctuelles – « c'est d'ailleurs ce type de produits qui a fait la réputation de Dräger dans le domaine de la détection de gaz », rappelle FannyWaldeck, chef de produits Détection de gaz portable pour la filiale française – et/ou des appareils portables basés sur un PID ( Photoionization Detector ). « L'une des limitations des PID réside dans leur non-sélectivité. Il faut alors recourir au prélèvement d'un échantillon sur site et à son analyse en laboratoire, ou investir dans un chromatographe en phase gazeuse “transportable” », ex-plique Fanny Waldeck.
L'objectif des X-pid 9000 et 9500 de Dräger est de permettre une détection sélective des COV directement sur site, comblant ainsi un manque sur le marché entre les détecteurs PID et les chromatographes transportables.
De par leur technologie et leurs dimensions (132x281x 56mm; masse de 880 g et autonomie typique de 6h), les nouveaux détecteurs de gaz portables X-pid 9000 et 9500 de la société allemande révèlent une réelle innovation pour l'identification du benzène, du butadiène et autres COV, des composés cancérigènes même à très faibles concentrations. « Nous avons en effet voulu développer une chromatographie en phase gazeuse dans un appareil réellement portable, utilisable en zones explosibles (Atex et IECEx) et facile à utiliser. Les X-pid 9000 et 9500 sont donc beaucoup plus sélectifs et sensibles (niveau de détection de 50 ppb) qu'un tube ou qu'un PID », ré-sume Fanny Waldeck.
Le fabricant a pu s'appuyer sur la technologie développée par Bentekk, une société allemande et qui lui appartient majoritairement depuis 2017.
Deux modes de fonctionnement
Le chromatographe à phase gazeuse intègre une colonne multi-capillaires, deux pompes, l'une pour l'échantillon et l'autre pour l'air ambiant –le gaz vecteur utilisé pour la phase mobile est l'azote filtré de l'air ambiant pompé– et deux capteurs PID associés à une lampe de 10,6eV d'énergie. « Le premier PID se trouve avant l'analyse chromatographique, pour réaliser une détection large bande, continue et directe de tous les COV présents et identifier les points de mesure où l'on fera ensuite une analyse sélective (mode“Seeker”). Le second PID,qui se situe en sortie de colonne, permet une mesure sélective pour la surveillance de composés toxiques spécifiques (mode “Analyse”) », explique Fanny Waldeck.
Parmi les avantages des X-pid 9000 et 9500, citons des gains de temps jusqu'à 90%: il ne faut plus que 30s pour faire une mesure de benzène, sans compter que l'absence de préparation et une courte phase de purge permet de refaire une mesure au bout de 60s. « En plus de l'absence de consommables et de coûts d'exploitation réduits, la qualité de la mesure s'apparente à celle d'une mesure en laboratoire », affirme Fanny Waldeck.
Comme d'aucuns ont pu le constater, les nouveaux détecteurs ne disposent pas d'écran. L'interface utilisateur tactile est en fait déportée sous la forme d'une application pour smartphone antidéflagrant, via une liaison Bluetooth. « Par défaut, le détecteur est en mode “Seeker”, puis l'opérateur peut lancer le programme d'analyse selon le composant recherché.Avec la version X-pid 9500 – l'X-pid 9000 couvre le benzène et le butadiène –, 18 substances qualifiées en usine existent dans la base de données, qui est amenée à s'enrichir. Un utilisateur averti, lui,pourra faire une qualification manuelle en définissant le temps de rétention de la substance, le facteur de réponse, etc. », ajoute Fanny Waldek.
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