S pécialisée dans l'intelligence énergétique pour l'industrie, la jeune pousse parisienne Metron a réalisé, il y a quelques semaines, sa première levée de fonds d'importance, d'un montant de 8 millions d'euros, auprès de BNP Paribas, de Financière Fonds Privés et de Breed Reply, investisseur opérationnel actif dans le secteur de l'Internet des objets (IoT). « Cet investissement va nous permettre de changer de dimension au niveau commercial, notamment à l'international,et de développer notre technologie, non seulement pour transformer l'énergie en un centre de profit dans l'industrie, mais aussi pour servir les nouveaux besoins des acteurs du secteur de l'énergie », expliquait à l'époqueVincent Sciandra, cofondateur et CEO de Metron.

Vincent Sciandra, cofondateur et CEO de Metron

“ Notreposition-nement unique est à la convergence de la révolution numérique (Big Data et intelligence artificielle) et de la transition énergétique au travers de l'expertise humaine. ”

Cette opération n'est qu'une étape supplémentaire dans le développement de la société parisienne. « Docteur en informatique et ingénieur en systèmes embarqués, j'ai créé Metron en 2013, en compagnie de Julian Aristizabal et de David Tagliabue, l'actuel président, avec un positionnement unique à la convergence de la révolution numérique (Big Data et intelligence artificielle) et de la transition énergétique au travers de l'expertise humaine », rappelle Vincent Sciandra.

Après une phase de financement en 2016, la jeune pousse a poursuivi les deux années suivantes avec une croissance très forte, atteignant un chiffre d'affaires de 6Me, pour 70 personnes, en 2018. « Nous réalisons près de 75 % de notre chiffre d'affaires à l'exportation, grâce à nos filiales en Italie, en Colombie, au Brésil, aux Émirats arabes unis et à Singapour, ainsi qu'à des partenaires stratégiques en Corée du sud et au Japon. Nous comptons bien poursuivre la couverture de trois nouveaux pays par an », affirmeVincent Sciandra.

Une plateforme unique pour la performance énergétique

La société a d'ailleurs reçu, lors de la dernière édition du salon Pollutec qui s'est tenu à Lyon (Rhône), le prix des Trophées de l'export des écoentreprises 2018 dans la catégorie « Dynamisme à l'export », organisé par l'Ademe, Bpifrance, Business France, le Ministère des Outre-Mer et Reed Expositions. Et Metron ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Elle prévoit déjà de renforcer d'une manière significative ses équipes – cinq à dix postes d'ici à 2020–, voire de boucler un deuxième tour de table, d'un montant très important, à la fin de l'année 2019.

« Nous voulons proposer la plateforme incontournable au service de la performance énergétique », lance Vincent Sciandra. Le moteur d'intelligence artificielle au cœur de la plateforme d'intelligence énergétique développée par le français permet aux industriels de collecter, d'agréger et d'analyser en temps réel l'ensemble des données générées par les systèmes industriels, tout en s'interfaçant avec des données externes (marché de l'énergie, prévisions météorolo-giques), ainsi que de réduire efficacement leur consommation d'énergie et d'améliorer leur empreinte environnementale tout en entrant dans l'ère de l'industrie 4.0.

« Il suffit de six semaines seulement pour mettre en place Metron-EVA (Energy Virtual Assistant), à savoir notamment numériser n'importe quelle usine. Les premiers retours sont tangibles au bout de trois mois. Un grand groupe agroalimentaire a, par exemple, réalisé 150 000 e d'économie, sans modifier ses machines », indique Vincent Sciandra. Il s'agit d'un véritable outil d'aide à la décision (une machine fonctionne correctement, mais peut-on l'optimiser?) pour les directeurs d'usine, par exemple, d'un outil du quotidien s'intégrant dans la gestion de l'usine.