C’est le 1er août dernier que le groupe allemand Siemens, présent dans les domaines de l’électrification, l’automatisation et la « digitalization », a dévoilé sa stratégie d’entreprise Vision 2020+. Il s’agit, pour le groupe, de mettre « le cap sur une création de valeur à long terme, portée par une croissance accélérée et une rentabilité accrue et dans le cadre d’une structure d’entreprise simplifiée et allégée ». Le taux de croissance annuelle du chiffre d’affaires devrait progresser de 2 % à moyen terme.
L’objectif principal affiché de cette nouvelle stratégie – Siemens avait lancé, en 2014, le programme Vision 2020, qui a permis de rendre la quasi-totalité de ses activités bien plus rentable et sa Digital Factory de dominer le marché de la numérisation industrielle – est de proposer aux activités individuelles de l’allemand une plus grande liberté d’entreprendre sous la bannière de Siemens afin de se recentrer sur leurs marchés respectifs.
« Dans le cadre de la numérisation, ce ne seront pas les plus grandes entreprises qui survivront, mais les plus flexibles », affirme Joe Kaeser (voir photographie), président et CEO de Siemens. Le groupe prévoit également une consolidation de son portefeuille de croissance à travers des investissements dans de nouveaux secteurs de croissance, tels que les services d’Internet des objets (IoT), la gestion de l’énergie décentralisée et les solutions structurelles pour la mobilité électrique.
L’acquisition de l’américain mendix pour un montant de 600 millions d’euros, annoncée le même jour, s’inscrit parfaitement dans la volonté de Siemens de développer sa position dominante sur le marché de la numérisation industrielle. Créée en 2005 à Rotterdam (Pays-Bas), mendix est spécialisée dans les plates-formes de développement d’applications avec peu de code, d’où la programmation et le déploiement d’applications jusqu’à 10 fois plus rapides.
Avec sa nouvelle structure d’entreprise, qui prendra effet le 1er octobre 2018 jusqu’à une mise en œuvre finale le 31 mars 2019, le niveau organisationnel des Divisions actuelles sera supprimé, l’organisation régionale restructurée pour privilégier l’orientation clients et les sièges sociaux de l’entreprise seront rationalisés.
En dessous du niveau Groupe, il y aura donc trois entreprises d’exploitation et trois entreprises stratégiques (Siemens Healthineers, Siemens Gamesa Renewable Energy et l’activité de mobilité de Siemens jusqu’à la fin du regroupement prévu avec Alstom). L’actuelle Division Financial Services fusionnera avec Global Business Services et Real Estate Services pour former l’entreprise de services.« La gestion centralisée et efficace des projets, des produits, des logiciels et des entreprises de services, ainsi que de toutes leurs spécificités, c’est du passé », a même lancé Joe Kaeser.
Les Divisions Building Technologies (BT), Energy Management (EM), Power and Gas (PG), Digital Factory (DF) ainsi qu’une grande partie de la Division Process Industries and Drives (PD) fusionneront pour former trois nouvelles entreprises d’exploitation : Gas and Power (GP) dirigée par Lisa Davis et avec un siège à Houston (États-Unis), Smart Infrastructure (SI), dirigée par Cedrik Neike et située à Zoug (Suisse), et Digital Industries (DI), dirigée par Klaus Helmrich et située à Nuremberg (Allemagne).