Mesures.Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Mireille Maillard. Diplômée de l'École centrale de Nantes en hydrodynamique et en automatique, j'ai débuté ma carrière professionnelle en 1979, dans une société d'ingénierie fournissant des raf-fineries clés-en-main. Cinq ans plus tard, je suis entrée dans le groupe américain Honeywell, en tant que chef de projet d'abord, puis en tant qu'ingénieure commerciale en France. Après avoir été consultante en Grande-Bretagne puis aux États-Unis, je suis revenue en France en 2007, pour prendre en charge le service Ingénierie deYokogawa France. Six ans plus tard, je devenais direc-trice du département Operations Engineering and Projects, un service regrou-pant une cinquantaine de personnes.
Mesures. Et vous prenez les rênes de la filiale française au début de cette année…
Mireille Maillard. Effectivement, je succède à Olivier Deslangle (de 2000 à 2011), Harry Hauptmeijer (de 2011 à 2012) et Pierre Delaveau (de 2012 à 2017), au poste de directrice générale de Yokogawa Electric France au 1 er janvier 2018. C'est d'ailleurs la première fois qu'il s'agit d'une promotion interne et qu'une femme est nommée à ce poste.
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Mireille Maillard, nouvelle directrice générale de Yokogawa France
Mesures. Que représente aujourd'hui la filiale française, en termes de chiffre d'affaires, d'effectifs, etc.?
Mireille Maillard. Près de 150 personnes travaillent actuellement en France, répar-ties de la manière suivante: environ 115 sur notre site de V é l i z y - V i l l a c o u b l ay (Yvelines), environ 25 dans nos bureaux de Lyon (Rhône) et une dizaine de personnes présentes en régions. Le groupe japonais a réalisé un chiffre d'affaires mondial 2016-2017 d'environ 3,5 milliards d'euros, dont 350 millions pour l'Europe. L'année 2017 a été assez difficile, surtout en raison de l'absence d'investissements dans de grands projets dans le pétrole et le gaz. Car tout est lié au prix du baril.Mais nous sommes également présents sur d'autres secteurs industriels. Nous nous sommes bien développés ces dernières années en agroalimentaire, pour la partie liée à l'instrumentation, en chimie et pétrochimie, pour les systèmes. Sans oublier non plus des projets dans l'énergie et le nucléaire (pour l'instrumentation),dans le traitement des eaux et des fumées, en papeterie, en pharmaceutique et cosmétique.
Mesures. Quels sont les objectifs que vous devez mener à bien?
Mireille Maillard. Le groupe s'est fixé des objectifs durables pour l'année 2050, ce qui se traduit par zéro émission nette, une transition vers une économie circulaire et la garantie d'un bien-être pour tous. Au niveau de la filiale, mon objectif est de poursuivre le développement des systèmes plus petits que les systèmes numériques de contrôle-commande (SNCC). Ces systèmes de contrôle et d'acquisition de données (SCADA) et autres automates programmables ne sont pas nouveaux,mais nous devons être plus dynamiques, afin de garantir des livraisons plus rapides. Au-delà de cet aspect, nous devons évoluer en interne vers plus de cohésion au sein des équipes de vente et des services,en privilégiant les profils polyvalents, en impliquant tous les niveaux hiérarchiques.
Mesures. Il y a une très grande effervescence autour de l'Internet des objets industriels (IIoT). J'imagine que Yokogawa France n'est pas en reste sur ce marché…
Mireille Maillard. Un autre axe de notre stratégie porte effectivement sur le développement de solutions avancées, notamment autour de l'IIoT, en collaboration avec plusieurs sociétés partenaires, dont le but est l'optimisation des opérations par la convergence IT/OT. Nous avons, par ailleurs, fait l'acquisition, en 2016, de la société américaine Industrial Evolution, spécialisée dans les services de partage de données terrain via leur cloud sécurisé, qui sert de base à nos nouvelles solutions avancées connectées.