Autournant des années 2010 sont apparus les cobots , ces petits robots industriels bardés de capteurs en tout genre et capables de travailler en bonne intelligence (artificielle ?) avec l'homme. Au point de les libérer de leur cage de protection sans risque pour l'opérateur. Ce faisant, l'homme et la machine peuvent partager le même espace de travail et mettre en commun leurs compétences respectives dans l'atelier, sur la ligne de production, dans un seul but : œuvrer ensemble à la compétitivité de l'entreprise dans une démarche de transition vers l'industrie du futur. À l'homme les tâches à forte valeur ajoutée, au robot les tâches répétitives ou fastidieuses. Ce décloisonnement des espaces de travail de l'homme et du robot laisse aussi augurer la mise en place de méthodes inédites d'automatisation des usines, plus efficaces, plus flexibles, avec pour objectif, là encore, d'améliorer la compétitivité des entreprises tout en redonnant à l'homme un rôle plus valorisant. Bref, il s'agit ni plus ni moins que de replacer l'humain au cœur de l'usine. Une bien belle cause que celle-là a priori, à condition, bien sûr, que l'espace de travail ne finisse pas à la longue par se déshumaniser encore un peu plus. Car ce recentrage sur l'humain s'opère en rajoutant de nouvelles machines. Un bien étrange paradoxe.
PASCAL COUTANCE Directeur de la rédaction p.coutance@mesures.com