C 'est le 23 juin dernier qu'Eurotherm a célébré ses 50 ans d'existence. Spécialisée dès l'origine dans la régulation, la société, qui emploie environ 800 personnes dans le monde, est désormais devenue, en un demi-siècle, un acteur mondial incontournable dans les produits et dans les solutions clé en main dans le domaine du contrôle et de l'automatisation des procédés. C'est l'occasion de revenir sur l'histoire d'une réussite industrielle… « Ce sont quatre ingénieurs britanniques qui ont créé en juin 1965 l'entreprise sur la côte sud de l'Angleterre. A l'époque des prémices de l'électronique, qui s'est ensuite substituée à la pneumatique, Eurotherm a lancé le premier régulateur de température électronique MK1. Six ans plus tard,la société étend son offre avec son premier enregistreur,le modèle Chessel 301 », rappelle Xavier Picavet, directeur général Europe du Sud d'Eurotherm (groupe Schneider Electric). En 1972, Eurotherm lance le premier modèle développé parTurnbull Control Systems (TCS), à savoir le système rackable 19 pouces Matric 6000. En 1974, Shackleton System Drives (SSD) voit le jour sur le marché des variateurs de vitesse et des systèmes de c ontrôle; cette activité deviendra plus tard Eurotherm Drives (départs moteurs et démarreurs progressifs).

Xavier Picavet, directeur général Europe du Sud d'Eurotherm

“ Depuis cinq, six ans,nous avons mis en place un canal de vente indirect en France, via des partenaires, en plus du réseau de vente direct historique. ”

Création de la filiale française en 1976

En France, les produits d'Eurotherm étaient distribués dès 1966 par l'entreprise Seurapel, créée le 3 juillet 1964 par Pierre Perrin-Marechal. La société devien-dra officiellement la filiale française en avril 1976. Et, en 1980, Eurotherm France sera divisé en Chessell France, Shackleton System Drives et Eurotherm Automation France. « Dès les années 1980, la filiale française se spécialise également dans la conception, la fabrication et la commercialisation de contrôleurs de puissance, grâce au directeur technique de l'époque. Les premiers contrôleurs de puissance (thyristors) débrochables 450 et 460 ont d'ailleurs été lancés en 1981 », poursuit Xavier Picavet.

Le groupe continue évidemment à innover, avec le développement du premier régulateur 810 en 1980, de l'enregistreur papier programmable 4001 (1985), du premier contrôleur de puissance basé sur un microprocesseur TC3000 (1989), du premier enregistreur papier et vidéo 4250G (1993), du gradateur de puissance EPower (2007; voir Mesures n° 801 ) et de l'enregistreur/ régulateur nanodac (2010; voir Mesures n° 830 ).

Si Eurotherm devient une seule et unique marque le 1 ^er mai 1992, le premier grand changement arrive en 1998 avec le rachat d'Eurotherm International par le conglomérat britannique Siebe, d'où l'intégration notamment avec les marques Barber Colman aux Etats-Unis et Ero Electronic en Italie. Mais la fusion entre Siebe et son compatriote BTR, juste six mois après, va donner naissance à Invensys, le nouveau nom d'un groupe fort dé-sormais de 125 000 personnes. Dernier changement en date, Invensys est tombé, le 17 janvier 2014, dans l'escarcelle du français Schneider Electric.

« Ce rachat a permis au groupe français de se recentrer sur les activités industrielles, les solutions logicielles temps réel pour la gestion des opérations avec Wonderware et le secteur du pétrole et gaz avec le portfolio de Foxboro. Au niveau d'Eurotherm, nous bénéficions de la notoriété du groupe (25 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour 170 000 personnes présentes dans plus de cent pays), de l'accès à des niveaux stratégiques chez les clients et de la volonté d'innover en réinjectant 5 % du chiffre d'affaires dans la R&D », explique Xavier Picavet.

Eurotherm a comme stratégie de développer des produits au regard des normes existantes ainsi que les services avec la digitalisation, l'étalonnage de ses produits et de ceux des autres marques. « Depuis cinq,six ans,nous avons mis en place un canal de vente indirect en France, via des partenaires, comme dans tous les autres pays, en plus du réseau de vente direct historique », ajoute-t-il. L'amélioration de la couverture géographie sur les marchés en Asie-Pacifique (+ 30 % par an pour seulement 5 % du chiffre d'affaires) et en Amérique du nord (+ 10 % par an pour 25 %) fait d'ailleurs partie de la stratégie globale de croissance sur la période 2015-2020.