A près presque trois années d'étroite collaboration, le Centre technique des industries de la mécanique (Cetim) et le Centre technique du décolletage (Ctdec) ont annoncé officielle-mentlacréationduCetim-Ctdec à l'occasion des dernières Journées européennes du tolérancement (JET), qui se sont tenues les 21 et 22 janvier 2015 à Annecy (Haute-Savoie). « Il s'agit d'une alliance stratégique et structurelle et non d'une fusion juridique à proprement parler,car les deux entités gardent leur propre gouvernance, précise d'emblée Thierry Guillemin, directeur général du Ctdec. Ce rapprochement fait suite au constat de différents facteurs, tels qu'une convergence technologique de nos métiers,une volonté des professions respectives et une raison plus générale liée à l'optimisation des réseaux de centres techniques,que l'Etat voit d'un très bon œil.»
Par convergence, on entend par là le rapprochement des métiers du décolletage plus orientés vers les process d'usinage cylindrique (le tournage) et ceux de la mécanique (le fraisage). Aujourd'hui les machines intègrent les deux technologies et les décolleteurs sont également des mécaniciens qui assemblent, après usinage, des systèmes fonctionnels pour leurs clients. A noter que le rapprochement entre les deux centres techniques est d'ailleurs soutenu par la Direction générale des entreprises (DGE) et mené grâce à la collaboration de la Fédération des industries mécaniques (FIM) et du Syndicat national du décolletage (SNDEC). « Les décolleteurs recherchaient en effet des services,tels que l'assemblage, le collage, la robotique, les matériaux composites, etc., que le Ctdec ne proposait pas – ses compétences s'articulent autour des machines et process de micro-usinage, de l'usinage de très grande précision, du contrôle process sur machine d'usinage,de la métrologie des surfaces en lien avec les paramètres d'usinage. Le Ctdec élargit également son domaine d'application à l'ensemble des usineurs de l'Hexagone. Pour le Cetim présent à Nantes, Saint-Etienne et Senlis, il s'agit de se rapprocher des mécaniciens situés en Savoie et en Haute-Savoie », poursuit Thierry Guillemin. Pour répondre aux besoins des mécaniciens de la région annécienne, le Cetim-Ctdec vise une extension d'activité, notamment par la mise en place de bancs d'essais de proximité, l'appui au déploiement de la robotique ou encore l'ingénierie d'assemblage multimatériaux. Cette nouvelle offre assoira ainsi la croissance commerciale de la nouvelle entité,une augmentation de +30% étant prévue sur quatre ans. Du côté des décolleteurs, ils bénéficieront d'un accompagnement complet tout au long du cycle de vie du produit, de la conception de produits et de procédés jusqu'aux essais de validation.
“ Le rapprochement entre le Cetim et le Ctdec fait suite au constat d'une convergence technologique de nos métiers, d'une volonté des professions respectives et même de l'Etat. ” Thierry Guillemin, directeur général du Centre technique du décolletage (Ctdec)
Comme on l'a dit en introduction, la collaboration entre le Cetim et le Ctdec était déjà opérationnelle depuis trois ans via différents contrats de partenariat (en usinage au sein du réseau Intercut, par exemple). C'est ce qui explique également que nous avons déjà défini une feuille de route deR&D. Et les équipes respectives ont ainsi déjà pu faire connaissance. Rappelons que le Ctdec, dont la création remonte à 1962 et qui est fortement impliqué dans le pôle de compétitivité Mont-Blanc Industries, emploie 55 personnes pour un budget de 6 millions d'euros, alors que le Cetim représente près de 700 personnes pour un volume global d'activité de 100Me.
Un changement de gouvernance
« Parmi les autres conséquences du rapprochement des deux centres techniques, la gouvernance a changé : le conseil d'administration de la nouvelle entité accueille à parts égales des industriels décolleteurs et des industriels mécaniciens savoyards », explique Thierry Guillemin. Le Cetim-Ctdec bénéficie désormais d'un apport en financement du Cetim d'un montant de 1Me par an, assurant une coordination fine des politiques et investissements de R&D et des synergies des deux centres. En 2015, les deux taxes affectées seront réunies en une seule favorable aux décolleteurs (auparavant 1 pour 1000 au Cetim et 1,12 pour 1000 au Ctdec), et les entreprises de moins de 10 salariés ne paieront désormais plus de taxe affectée…
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