L'utilisation de robots industriels avancés est proche du décollage, affirme une étude du Boston Consulting Group (BCG). Un développement de la robotique qui devrait permettre une amélioration de la productivité dans de nombreux secteurs, conduisant à accroître jusqu'à 5 points de pourcentage la compétitivité des pays impliqués dans l'exportation de biens industriels, selon le BCG.
L'étude prévoit que l'investissement dans les robots industriels va s'accélérer considérablement au cours de la prochaine décennie, et croître de 10% par an, contre 2% à 3% actuellement. En conséquence, le coût de main-d'oeuvre pourrait être inférieur de 16% à ce qu'il n'est aujourd'hui dans les 25 pays les plus exportateurs. Selon les industries et les pays, la valeur produite par opérateur pourrait augmenter de 10% à 30%, en plus des gains de productivité provenant d'autres mesures mises en place pour améliorer les procedés de fabrication.
Les gains les plus importants se produiront dans les pays qui seront à la pointe du déploiement de robots industriels, comme la Corée du Sud, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne. Les coûts de main d'oeuvre en 2025, après ajustement des chiffres de l'inflation normale et application d'autres mesures d'amélioration de la productivité, devraient être de 18% à 33% inférieurs dans ces économies où les robots seront utilisés.
La France à la traîne
Les économies où les investissements en robotique sont à la traîne et où la faible croissance de la productivité est déjà un problème, sont susceptibles de voir leur compétitivité en matière de fabrication se détériorer davantage au cours de la prochaine décennie, ajoute l'étude du BCG qui cite nomément dans la liste de ces pays "à la traine", la France, l'Italie, la Belgique et le Brésil. "Pour de nombreux fabricants, les principales raisons pour ne pas remplacer les opérateurs par des robots sont d'ordre économique et sont liées à des limitations techniques", a déclaré Michael Zinser, un partenaire du BCG spécialisé par la production.
Dans un certain nombre d'économies à coût du travail élevé qui n'ont pas beaucoup recours à la robotique, le frein principal est la réglementation du travail rigide qui fait qu'il est plus difficile de remplacer les travailleurs par des postes robotisés. De plus, plusieurs de ces pays tels que la Belgique, la France, l'Italie et le Brésil, ont déjà vu leur compétitivité s'éroder au cours de la dernière décennie par rapport aux autres économies en raison de la hausse des coûts et une faible croissance de la productivité, rappelle le BCG.