C ertainsférus d'astronomie ont peut-être déjà entendu parler de First Light Imaging… et encore s'ils ont eu l'occasion de fréquenter récemment des grands télescopes mondiaux. Car la société française a réussi en trois ans seulement –la société a été créée le 27 juillet 2011 par six associés, dont David Boutolleau, le président, et Jean-Luc Gach, le directeur scientifique– à se faire un nom dans le domaine très pointu des caméras de très hautes sensibilité et vitesse pour améliorer l'optique adaptative sur les grands télescopes.
Après avoir scruté l'espace, les caméras du français First light Imaging devraient servir à surveiller des objets plus terre à terre, comme des composants électroniques ou encore dans le domaine biologique…
First Light Imaging « Nos caméras sans fil OCAM2 sont en effet capables d'atteindre un ni-veau de bruit de lecture inférieur à l'électron et un comptage de photons cadencé à 2 000 trames par seconde voire plus. Ce qui évite aux télescopes de 10 m ou plus d'être myopes, en raison de leur forte sensibilité aux turbulences atmosphériques », affirme David Boutolleau.
Des applications potentielles en biologie et en électronique
L'originalité au cœur des caméras françaises réside dans un détecteur EMCCD, à savoir un capteur CCD de 240x240 pixels, avec une multiplication de charge intégrée. L'augmentation du gain permet ainsi de réduire le niveau de bruit. «Lesa-voir-faire de First Light Imaging réside également dans l'électronique, comme par exemple le regroupement des pixels afin d'accroître encore la cadence des capteurs fabriqués par e2v », explique David Boutolleau.
Si la société est en train d'équiper la majorité des grands télescopes dans le monde entier, avec des produits sur étagère (une vingtaine de caméras sont déjà installées), et de préparer la spatialisation de la technologie grâce à un contrat signé avec le Jet Propulsion Laboratory (JPL), son principal enjeu est aujourd'hui de trouver d'autres débouchés pour ses caméras. « Nous voulons faire bénéficier l'industrie de cette technologie, mais nous sommes confrontés àplu-sieurs handicaps.Il s'agit bien souvent de besoins non exprimés –notretech-nologie reste encore de la recherche très en avance –, et à cela s'ajoutent le manque de personnes compétentes et des problèmes méthodologiques », avance David Boutolleau. Mais la société met les bouchées doubles pour se faire connaître, présenter ses caméras auprès des industriels, etc.
Car les applications potentielles sont là: « Nous avons d'ores et déjà des pistes dans le domaine biologique, au travers de caméras personnalisées, et l'identification de composants électroniques défectueux en est une autre (même si ce sont des caméras visibles, leur spectre s'étend assez loin dans l'infrarouge) », poursuit-il. First Light Imaging, qui emploie une douzaine de personnes, a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 1,3 million d'euros et prévoit cette année 2 millions d'euros. La société a notamment été soutenue par Oséo deux années de suite, par les pôles de compétitivité Optitec et Pégase, lors des cinq ans de recherches et des deux ans d'industrialisation.
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