D ans le domaine du comptage transactionnel, les fabricants de solutions incontournables dans le monde sont plutôt de grandes sociétés. A y regarder de plus près, on se rend compte qu'une entreprise française tire son épingle du jeu. Il s'agit de Meci et c'est par une journée de brouillard que ses responsables ont ouvert leurs portes à Mesures. « La création de Meci remonte à 1922 et, jusque dans les années 1970, l'entreprise était un fabricant d'instrumentation de process générale. A partir de cette période, Meci s'est spécialisé dans le comptage transactionnel pour les liquides et les gaz », rappelle Eric Laporte, directeur général de la société.
A deux, c'est mieux
En 2009,le groupe Countum naît de la réunion de Meci et d'une autre société française,Satam,qui, elle, s'est fait un nom dans le domaine des pompes et compteurs volumétriques pour les applications pétrolières, à savoir les dépôts et les camions ravitailleurs (le downstream , Meci étant positionné sur les marchés de l' upstream et du midstream ). « L'idée sous-jacente du rapprochement entre les deux entreprises était d'apporter des solutions de comptage transactionnel tout le long de la chaîne d'approvisionnement, du puits jusqu'au particulier, en passant par les différentes zones de transfert (SPSO, pipes, raffinerie, camions…) » , explique Eric Laporte.
Aujourd'hui, les activités de Meci s'articulent autour de trois types de métiers: la conception, fabrication et vente d'appareils sur étagère (calculateur de site pour gaz CDV15, système de mesure de masse volumique DES16, enregistreur de données de site LOG15…); la réalisation de projets clés en main allant du simple coffret doté de trois indicateurs jusqu'à des projets très importants ; et une activité de services techniques et réglementaires. « Lorsque l'on parle de comptage transactionnel, c'est qu'il y a un transfert de propriété, de matière première en fait. Compte tenu des volumes transférés mis en jeu - une erreur de mesure de 1 % sur les 2 millions de barils amenés par un supertanker, à 80 dollars le baril soit 160 millions de dollars, représente 1,6 million de dollars –, la précision et la fiabilité des mesures sont un enjeu crucial. Sans compter les aspects fiscaux…», constate Thierry Knipiler, directeur marketing de Meci.
Eric Laporte, directeur général de Meci : « L'idée sous-jacente du rapprochement entre Meci et Satam était d'apporter des solutions de comptage transactionnel tout le long de la chaîne d'approvisionnement ».
Détention d'un certificat MID modulaire
Cette responsabilité implique, pour le fabricant, la maîtrise d'un très grand nombre d'agréments, de certificats et d'homologations français et internationaux, aussi bien au niveau de la société que des produits fabriqués. La société affirme avoir le plus haut degré de certification en France, en prenant en compte les services de vérification périodique, de réparation et d'ajustement des compteurs (via la délégation de l'Etat). Et elle est également la seule en Europe à disposer d'un certificat MID modulaire sur l'ensemble du mesurage, et non sur chacun des éléments, ce qui offre une très grande souplesse. C'est ce qui explique par ailleurs que l'on retrouve des installations du français dans le monde entier, excepté en Amérique du Nord. Meci, qui emploie environ 80 personnes entre Issoudun (Cher), son siège social, Bordeaux, Le Havre, Reims et prochainement Lyon, s'appuie sur le réseau commercial du groupe Countum (présent dans 55 pays, avec 64 distributeurs dont une quinzaine pour Meci). Son chiffre d'affaires est de l'ordre de 10 millions d'euros, dont environ 30% à l'exportation, répartis pour près de 20% pour les produits, 30% pour les services et 50% pour les projets selon les années.