L a seizième édition française de NIDays qui a eu lieu au CNIT de Paris La Défense, le 12 février dernier, a une nouvelle fois attiré plus d'un millier de visiteurs (1155 contre 1104 l'an dernier). Chaque année, cette manifestation est l'occasion pour National Instruments de présenter ses solutions, sa stratégie et le savoir-faire de ses partenaires à travers un cycle de conférences et une exposition comptant 66 stands.
Après l'astrophysicien Hubert Reeves en 2011 et l'astronaute Patrick Baudry en 2012, l'invité vedette de l'édition 2013 était André Borschberg, cofondateur, CEO et pilote de l'avion Solar Impulse rendu célèbre par sa capacité à voler jour et nuit sans carburant grâce aux panneaux solaires qui recouvrent son aile de 64 mètres, envergure équivalente à celle d'un Airbus 340. Lors de la conférence plénière de l'après-midi, il a présenté son projet,les différentes étapes franchies et les difficultés qu'il a fallu surmonter pour finalement réussir un vol de 26 heures d'affilée grâce à la seule énergie solaire. L'avion embarque une multitude de capteurs pour la mesure des efforts sur la structure, de l'efficacité des cellules solaires, de consommation électrique, etc. Les données essentielles au pilotage sont transmises au pilote alors que la plus grande masse de mesures est télétransmise aux équipes au sol pour une analyse ultérieure qui permettra d'améliorer la conception de l'avion pour réaliser le prototype qui réalisera en 2014 le tour du monde en 5 étapes de quelques jours chacune. D'ici là, Solar Impulse traversera cet été les Etats-Unis en plusieurs escales. L'interventiond'AndréBorschberg était bien entendu l'un des temps forts de l'édition française de la manifestation que National Instruments organise chaque année partout en Europe pour faire le point sur l'instrumentation virtuelle et la conception graphique de systèmes. Autre temps fort et autre rendez-vous de NIDays, la remise de prix de la cinquième édition du concours des meilleures applications réalisées avec des solutions du constructeur, organisée en partenariat avec la revue Mesures qui fait partie du jury.
Les cinq lauréats ont reçu leurs récompenses des mains de Pete Zogas (à droite), vice-président senior ventes et marketing chez National Instruments, et Frédérick Drappier (deuxième à gauche), directeur général de la filiale française.
Lauréat toutes catégories confondues: Jean-François D'Eu (Université de Brest) pour la réalisation d'un sondeur électromagnétique innovant pour l'image-riedusous-sol et la détection en milieu marin. L'objectif: développer un instrument basé sur l'imagerie électromagnétique pour pallier les limites des techniques classiques de prospection géophysique. La solution: s'appuyer sur un système CompactRIO et LabVIEW pour effectuer l'acquisition rapide et simultanée de toutes les mesures, enregistrer et visualiser les données en temps réel à bord du navire. Le nouvel instrument ainsi développé, nommé MAPPEM (pour Mapping with penetrating Electromagnetics ), se présente sous la forme d'un poisson, tracté par un navire. Il contient les moyens de communication, les alimentations électriques, le système d'acquisition et les préamplificateurs. Il héberge aussi les capteurs de navigation, un compas doublé d'inclinomètres à l'intérieur, et à l'extérieur de l'enceinte étanche, un capteur de pression pour déterminer la profondeur de l'instrument, et un altimètre pour connaître sa distance par rapport au fond. Ces capteurs sont indispensables pour la sécurité du système, mais aussi pour le traitement des données. Sur le poisson est aussi placée une électrode qui va servir à l'injection de courant pour “éclairer” le milieu et permettre l'imagerie. Suivent ensuite des câbles qui portent 19 capteurs électriques. Enfin, une traîne comporte une deuxième électrode d'injection. Le tout fait 100m de long et sera tracté typiquement à 2-3m du fond. Un câble relie le système au bateau. Ce câble apporte l'énergie et autorise la communication entre le navire et le poisson.
Les résultats de National Instruments progressent encore en 2012
En 2011, le chiffre d'affaires de National instruments franchissait un nouveau cap. Pour l'année fiscale 2012 et la deuxième année consécutive, il passe à nouveau la barre du milliard de dollars: 1,14 milliard de dollars (environ 851Me) contre 1,02 milliard en 2011 (environ 761Me) soit une progression de près de 12%. Sur la période, le résultat net atteint 90M$ (environ 67Me). Pour 2013, Alex Davern, vice-président exécutif de National Instruments, se montre prudent tout en affirmant maintenir les objectifs de croissance à deux chiffres. « La majeure partie de nos revenus proviendra de notre portefeuille de produits existants et nous comptons étendre notre part de marché dans le domaine du test radiofréquences, précise Pete Zogas, vice-président senior, ventes et marketing, chez National Instruments (photo). Dans ce domaine,nos solutions combinant instrumentation PXI et circuit FPGA programmable par l'utilisateur via LabView présentent un avantage compétitif ». La firme texane prévoit que l'indice Global PMI ( Purchasing Managers Index, indice reflétant le niveau de commandes dans le secteur manufacturier) restera faible au deuxième trimestre. Elle cible un chiffre d'affaires entre 276 et 296M$ au premier trimestre (entre 206 et 221Me). Au quatrième trimestre 2012, il avait atteint 300M$ en croissance de 7% par rapport à la même période en 2011. Cette valeur moyenne cache cependant d'importantes disparités géographiques. En effet, alors que la croissance a été forte en Asie (+24 %) et dans les pays émergents (+42%) et plus faible sur le continent américain (+3%), l'Europe a enregistré un déclin de 8% au quatrième trimestre 2012. |
Lauréat dans la catégorie Acquisition/enregistrement de données: Forent Duvinage (Nérys) pour la rénovation du système d'acquisition de données d'une soufflerie climatique. L'objectif: rénover le système d'acquisition de données d'une soufflerie afin d'offrir une plus grande flexibilité dans l'utilisation du moyen d'essais. La solution : utiliser une architecture distribuée de valises de mesure intégrant chacune un système CompactRIO, avec une centralisation des données au niveau du PC superviseur, en utilisant le logicielVasco standard ainsi que des développements spécifiques. Le matériel d'acquisition devant donc être très adaptable, la solution retenue est un système d'acquisition distribué composé d'un poste fixe dans la salle de supervision et de quatre systèmes mobiles indépendants, destinés aux véhicules. Ces systèmes devant être fréquemment déplacés,ils ont été intégrés dans des valises industrielles et étanches, facilitant leur rangement, par exemple dans le coffre du véhicule. En fonction du nombre de voies nécessaires à l'essai, il est possible d'utiliser de une à quatre valises pour instrumenter les véhicules.
Lauréat dans la catégorie Automatismes industriels et systèmes embarqués: Philippe Magaldi (GEPS Techno) pour la régulation de la production d'énergie à partir du mouvement d'un système flottant. L'objectif: développer la commande de régulation de puissance d'une génératrice convertissant un mouvement de fluide aléatoire en énergie électrique.La solution: Utiliser un système CompactRIO programmé avec les Modules LabVIEW Real-Time et LabVIEW FPGA pour gérer les capteurs (pression, vitesse du fluide,intensité et tension de sortie de la génératrice), les actionneurs (électrovannes, électroaimants et pompes), ainsi que les communications externes. L'application s'intègre dans le développement d'un récupérateur de l'énergie des mouvements d'un système flottant soumis à l'action de la houle. La source d'énergie n'étant pas régulière et continue (0-2200W), l'application requiert un automate de gestion de puissance qui intègre les données d'entrée fournies par les capteurs et délivre les commandes de sortie pour la régulation du système complet.
Super-lauréat du concours : Jean-François D'Eu du Laboratoire Domaines Océaniques de l'université de Brest pour la réalisation d'un système basé sur l'imagerie électromagnétique.
Lauréat dans la catégorie Instrumentation/test électroniques : Christophe Gaillard ( Dolphin Integration ) pour la conception d'un banc de test automatisé pour CODEC audio haute résolution. L'objectif : concevoir un banc de test automatisé pour des CODEC audio de haute résolution, intégrant des convertisseurs analogiques/numériques et des convertisseurs numériques/analogiques multicanaux. La solution: développer une solution modulaire basée sur l'offre d'instruments PXI de National Instruments,assurant le multiplexage de signaux analogiques, la génération et l'acquisition de signaux analogiques et numériques,ainsi que le contrôle des composants par un bus I 2 C. Le contrôle du composant par son interface I 2 C, ainsi que la gestion de l'interface I 2 Spour les données audio numériques, est implémenté sur une carte FlexRIO NI-7952R, qui intègre un circuit FPGA. La programmation réalisée sous LabVIEW FPGA permet l'intégration directe des modulesVHDL développés pour le composant lui-même,assurant une intégration sûre et rapide dans la solution de test.
Lauréat dans la catégorie Enseignement : Pierre Canat, Jean-LucAmalberti et David Frey (IUT1 de Grenoble) pour l'optimisation du stockage et de l'utilisation énergétique de la maison autonome Canopea. L'objectif: interfacer les équipements de stockage d'énergie avec le réseau de communication du bâtiment et aider au pilotage précis de l'utilisation énergétique de la maison “Canopea”, vainqueur du challenge Solar Decathlon Europe. La solution: utiliser une carte Single-Board RIO pour assurer la communication entre les dispositifs de stockage et les autres équipements de la maison. Le concours Solar Decathlon Europe 2012 est un concours international (18 équipes de 11 pays différents) dont l'objet est de concevoir et réaliser une maison solaire à énergie positive. Les équipes se sont affrontées fin septembre 2012 à Madrid sur dix épreuves (architecture, efficacité énergétique…).Au sein du “Team Rhône-Alpes”,en association avec les écoles d'architecture de Grenoble et de Lyon, l'E.N.S.E3, des laboratoires de recherche et de nombreux partenaires industriels, l'I.U.T 1 de Grenoble, département Génie Électrique,a participé activement à ce concours.Il avait notamment en charge la partie gestion intelligente de l'énergie du bâtiment. La maison a été exposée à Madrid lors des épreuves et de l'ouverture au public.L'habitation est un appartement de type F3 de 75m². La toiture est réalisée avec 100m² de modules photovoltaïques bi-verres laissant passer un peu de lumière du jour en la filtrant, mais en captant la quasi-totalité de son énergie, d'où le nom de Canopée donné au projet. Un éclairage à Led met en valeur l'architecture extérieure du bâtiment, alors qu'une optimisation des consommations de l'éclairage intérieur et une gestion précise de l'énergie assurent une faible dépense électrique. Lors des heures de pointe, les consommations de la maison sont effacées du réseau, et en cas de coupure d'énergie, la maison peut fonctionner de manière autonome pendant 48 heures. Entièrement automatisée, elle est pilotable par un iPad.